Comme chaque année, je propose un article bilan de mon année cinéma. En 2024 j'ai vu 140 films au cinéma, de tous les genres, dans toute les langues, de tous les budgets, bref dans toute la diversité que le 7e art propose et qui fait toujours autant mon plaisir.
Le classement que je propose ci-dessous est forcément subjectif. Il changera peut-être avec le temps... Mais c'est aussi cela la passion du cinéma, un plaisir intime et sujectif, le fait de se laisser emporter par un film, d'être rejoint de façon personnelle par l'histoire qui nous est racontée. Voici donc mon Top 10 d'aujourd'hui pour l'année 2024 :
1. La zone d’intérêt (de Jonathan Glazer)
Un choc. Un film qui produit un effet de sidération absolue, bien au-delà de la fin de la projection. L’expérience est difficile, perturbante… mais quel grand film ! Avec une reconstitution et un travail de mise en scène d’une minutie ahurissante, le film permet d’évoquer l’indicible horreur absolue de la shoah sans jamais la montrer. Ce n’est pas seulement le film qui m’a le plus marqué cette année, c’est tout simplement un des films qui m’ont le plus marqué tout court.
2. Emilia Perez (de Jacques Audiard)
Un film hybride complètement fou, un spectacle total, virtuose et démesuré, dont la forme convient parfaitement à son histoire, elle-même hybride et folle. Une proposition de cinéma d’une force et d’une originalité assez hallucinantes.
3. Here (de Robert Zemeckis)
Un projet un peu fou, presque expérimental : filmer l’histoire de plusieurs générations avec une caméra fixe pendant plus de 100 minutes. Une expérience cinématographique inédite. Un film qui parvient à figer le temps, et parler du temps qui passe, avec ses souvenirs, ses espoirs et ses regrets… voire même laisser poindre un petit parfum d’éternité.
4. Dune - Deuxième partie (de Denis Villeneuve)
Visuellement époustouflant, le second volet de Dune est sombre, violent, épique, dramatique… comme le roman de Frank Herbert. Dans la lignée du premier film, Denis Villeneuve parvient de manière assez incroyable à réaliser ce qui semblait irréalisable : créer sur grand écran l’univers fascinant de Dune, avec toute sa richesse et son ambiguïté. Un spectacle grandiose.
5. Flow (de Gints Zilbalodis)
Une fable écologique et humaniste… avec des animaux comme héros. C’est un bijou d'animation, sans aucune parole, qui propose une aventure épique et poétique, avec des petits airs d’arche de Noé. L’animation est d’une précision et d’une inventivité visuelle hallucinantes, avec une caméra toujours en mouvement.
6. Les graines du figuier sauvage (de Mohammad Rasoulof)
Derrière le drame familial, de plus en plus suffocant, que raconte le film, il y a une évocation de la domination patriarcale sur les femmes en Iran. C’est évidemment un récit politique, haletant et intense, d’une grande force dramatique et esthétique.
7. L’histoire de Souleymane (de Boris Lojkine)
C'est bien à un thriller qu'on assiste, un thriller du quotidien, haletant et sans répit... La dernière partie du film est comme le point d’orgue du récit et offre quelques minutes absolument bouleversantes. Un moment de vérité et d’humanité blessée qu’on prend en plein cœur.
8. Furiosa (de George Miller)
Complémentaire à Fury Road, et tout aussi excitant, Furiosa c’est le film d’action élevé au rang de mythologie. Bien dans l’esprit de la saga, le film est une fable post-apocalyptique ultra-spectaculaire, aux accents quasi-bibliques. C’est sombre, brutal, sauvage, viscéral. C’est aussi d’une inventivité folle.
9. Le mal n'existe pas (de Ryūsuke Hamaguchi)
Ce film étonnant, assez inclassable, commence comme une chronique sociale naturaliste et se termine en fable écologique cruelle. Avec son rythme lent, ses images sublimes de la nature, sa musique lancinante, le film est assez hypnotique. Et en même temps, le film déstabilise par son montage, ses transitions abruptes, sans compter le choc d’un dénouement qui nous laisse le souffle coupé.
Lire ma critique complète10. Memory (de Michel Franco)
Une bouleversante histoire d’amour entre deux êtres à la mémoire blessée. Un mélo poignant et sobre, incarné par deux merveilleux acteurs. Le scénario, intelligent, permet d’évoquer en profondeur les deux personnages, d’explorer l’évolution de leur relation, tout en laissant des zones d’ombre, voire quelques ambiguïtés, laissant des questions ouvertes et nous invitant finalement à faire confiance à l’amour…
Et parce que je ne peux pas m'arrêter à dix films, en voici encore quelques mentions spéciales pour d'autres très bons film de 2024 (par ordre chronologique de leur sortie) :
Un récit complexe, avec un scénario habile, pour un drame poignant.
Un film de genre ultra efficace. C’est hyper stressant, effrayant et tendu, joliment réalisé et interprété.
Deux films de Quentin Dupieux la même année ! Un faux biopic excentrique et surréaliste, et une satire hilarante du petit monde du cinéma.
Une retour aux sources spectaculaire et pas bête du tout.
Une comédie douce amère plutôt gonflée, et la découverte d'un jeune comédien très drôle.
Un film aussi mystérieux qu’envoûtant, une expérience romantique et mélancolique, métaphysique et dramatique.
Une comédie de genre originale, à l’ironie mordante et à la portée métaphorique.
Chronique de la marginalité, un film de bande aux accents de film de gangsters, une sorte de western où les chevaux sont remplacés par des Harley Davidson.
Une fresque impressionnante, portée par un vrai souffle épique et romanesque, un souci de reconstitution historique et un regard nuancé.
Un polar implacable, un film engagé qui propose une plongée passionnante mais glaçante dans l’Inde d’aujourd'hui.
Probablement l'ultime film de Clint Eastwood, un exercice de style brillant, qui explore une fois de plus les zones grises…
Une fable caustique et gore, qui assume jusqu’au bout le genre du body horror.
Un film beau et fort, un conte qui n’en est finalement pas vraiment un, et la découverte du talent d'animation de son réalisateur.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire