Une très belle chronique de la marginalité, un film de bande aux accents de film de gangsters, une sorte de western où les chevaux sont remplacés par des Harley Davidson. Mais c’est aussi et peut-être d’abord une histoire d'amour et d’amitié.
(crique complète ci-dessous ou ici)
Dans un bar, à la fin des années 1960, Kathy rencontre Benny, membre de la bande de motards des Vandals, présidé par l’énigmatique Johnny. C’est le coup de foudre et ils se marient quelques semaines plus tard. Kathy va découvrir de l’intérieur cette bande de passionnés de motos qui aiment traîner ensemble et parcourir le bitume.
Inspiré du livre éponyme de Dany Lyon, qui a interviewé et photographié les motards du Chicago Outlaws Motorcycle Club dans les années 1960, The Bikeriders est une très belle chronique de la marginalité, un film de bande aux accents de film de gangsters, une sorte de western où les chevaux sont remplacés par des Harley Davidson. Mais c’est aussi et peut-être d’abord une histoire d'amour et d’amitié.
On y suit des marginaux en quête d’appartenance et de liberté. Certains sont mariés, pères de famille. D’autres en rupture sociale. Et ils aiment rouler à moto en groupe. Ils forment une bande de motards un peu poisseux, qui jouent les gros bras mais qui sont surtout en quête d’amitié, d’appartenance et de liberté. Souvent imbibés d’alcool, ils se foutent sur la gueule… et tapent ensuite la discute autour des motos, en buvant des bières.
Tout en posant un regard bienveillant sur ces personnages à la marge, le film ne cache pas les limites et les problèmes qu’ils pouvaient susciter. D’autant que dans le film, le récit est abordé sous l’angle du témoignage d’une femme, Kathy, qui n’hésite pas à prendre ses distance, donnant aussi une dimension féministe inattendue dans cet univers tout de même très viriliste. Il y a dans le film un regard empreint de mélancolie, mais aussi un certain désenchantement, surtout quand la bande se transforme petit à petit en gang, succombant à la violence, sur fond de fin de guerre du Vietnam.
La réalisation immersive et contemplative de Jeff Nichols, tout en réservant quelques scènes vives et violentes, témoigne de sa maîtrise habituelle, avec comme souvent des influences cinématographiques pleinement assumées, cette fois en particulier, Scorsese et ses Affranchis. Et enfin, quel casting rassemblé autour des trois protagonistes principaux ! Jodie Comer en femme forte et déterminée, Austin Butler tout en retenue et Tom Hardy fidèle à lui-même en chef de bande impressionnant.
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