lundi 29 juillet 2019

The Operative : un film d'espionnage solide et sans esbroufe

Rachel, ex-agent du Mossad infiltrée à Téhéran, disparaît sans laisser de trace. Les services secrets israéliens sont inquiets parce qu'elle était connue comme un agent difficilement contrôlable... Ils mènent l'enquête pour la retrouver et interrogent Thomas, son référent de mission. Elle devra à tout prix revenir sous le contrôle de l'organisation, ou être éliminée...

The Operative est un thriller d'espionnage solide et bien mené. Un film sans esbroufe mais qui parvient à entretenir la tension jusqu'au bout. Il n'y a rien de révolutionnaire dans la forme mais c'est efficace.

Le film est aussi un intéressant portrait de femme, remarquablement interprétée par Diane Kruger. Car aux enjeux politiques se mêle un destin personnel. Celui d'une femme qui se retrouve prise dans un engrenage, au-delà de ce qu'elle pensait, poussée à commettre des actes qu'elle n'imaginait pas, et en proie à des sentiments qu'elle n'avait pas anticipés. 

Give me liberty : un tourbillon d'amour et de générosité

Vic est un jeune américain d'origine russe. Il conduit un minibus qui transporte des personnes handicapées, à Milwaukee. Alors qu'il est déjà en retard, il accepte de conduire son grand-père et ses vieux amis Russes à des funérailles mais avant il récupère encore d'autres clients à transporter. Son minibus est plein à craquer d'une population bigarrée. Et ce n'est que le début d'un journée complètement folle...

Give me Liberty est une grosse bouffée d'amour et d'humanité. Le film est un véritable tourbillon : c'est chaotique, bruyant, excessif mais tellement généreux ! C'est aussi, à plusieurs reprises, émouvant et tendre. Bref, une épopée un peu foutraque qui fait un bien fou.

Le regard du réalisateur, Kirill Mikhanovsky, est d'une formidable bienveillance pour toutes ces petites gens qui gravitent autour de Vic. Humbles ou laissés pour compte, ils sont en quête de bonheur dans une société qui ne leur laisse pas beaucoup de place. La philosophie du film transparaît dans le discours d'un homme tétraplégique, véritable confident de Vic, qui parcourt tout le film, et qui invite à chercher le bonheur dans l'amour et la générosité, malgré et contre tout ce qui tente de les étouffer.

Pourtant, la peur et l'angoisse sont toutes proches, elles font rapidement surface dans un monde où surgit si facilement la haine, la violence ou l'indifférence. Mais la joyeuse équipée du minibus de Vic semble tout emporter sur son passage, avec générosité et un grain de folie. On a envie de se laisser embarquer avec eux.

En ayant au coeur du film la question du handicap (abordée avec une bienveillance et un naturel bienfaisant), Give me Liberty laisse entendre que nous sommes finalement tous des inadaptés à ce monde. Un monde qu'on ne peut définitivement pas affronter seul, sans solidarité, sans générosité, sans amour. Sous cet angle, le film parle aussi de famille et de transmission, de responsabilité et de devoir, de réussite sociale et même de racisme ou de violences policières.

Les acteurs, tous inconnus (et pour la plupart non professionnels), sont formidables dans des rôles hauts en couleur. La mise en scène de Kirill Mikhanovsky est aussi généreuse que ses personnages, énergique jusqu'à être parfois fiévreuse.

On sort revigoré de la projection du film, avec une furieuse envie d'être généreux et d'aimer. Un gros coup de coeur !

vendredi 26 juillet 2019

Wild Rose : un joli mélo musical et social

A Glasgow, Rose-Lynn sort de prison et retrouve ses deux enfants, qui ont logé cher leur grand-mère pendant l'incarcération de leur mère. Mais Rose-Lynn a un rêve : faire carrière dans la musique country, qu'elle chante depuis son adolescence. Tiraillée entre sa passion et ses obligations de mère, elle va devoir faire des choix et les assumer...

Wild Rose est un joli mélo musical et social. Il y a bien sûr beaucoup de musique mais le film parle aussi de responsabilités familiales, de galère sociale, de choix de vie, de tension entre les rêves et la réalité... Évidemment, l'histoire n'est pas franchement originale, il y a quand même quelques grosses ficelles scénaristiques pour faire pleurer dans les chaumières... Mais ça fonctionne ! Sans doute en premier lieu grâce à son actrice principale, Jessie Buckley, qui joue avec une générosité et une énergie communicatives, et qui chante elle-même, et plutôt très bien, toutes les chansons du film. Elle crève véritablement l'écran !

Bref : un mélo réussi, et la révélation d'une actrice à suivre !

jeudi 25 juillet 2019

Persona non grata : un bon polar à la française

José Nunes et Maxime Charasse sont des amis proches. Ils sont aussi associés minoritaires dans une entreprise de BTP en difficulté. La mort "accidentelle" du patron de l'entreprise sera l'occasion pour eux de récupérer ses parts et de devenir actionnaires majoritaires. Dans la foulée, un contrat plus ou moins véreux avec la mairie peut être signé. Mais Moïse, l'homme de main qui avait été engagé par José et Maxime, s'incruste et s'arrange pour devenir le responsable de la sécurité sur le nouveau chantier...

Persona non grata est un bon polar à la française, implacable et sombre, avec un excellent trio d'acteurs (Nicolas Duvauchelle, Raphaël Personnaz et Roschdy Zem). Même si le film accuse une petite baisse de tension vers la fin, et si le dénouement est plutôt attendu, le scénario garde quand même bien en haleine et les rebondissements sont assez bien amenés. Au programme : ambition personnelle, manipulation, trahison, amitiés et couples mis en danger... Quant à Roschdy Zem réalisateur (car il est également derrière la caméra), il fait preuve d'une belle maîtrise dans la mise en scène, nerveuse et souvent au plus proche des visages.

mercredi 24 juillet 2019

Crawl : une série B ultra efficace

Au beau milieu d'un violent ouragan qui s'abat sur la Floride, Hayley ignore les ordres d'évacuation pour partir à la recherche de son père. Elle le retrouve dans le sous-sol de la maison familiale, grièvement blessé. Alors qu'elle cherche à remonter pour chercher du secours, elle se retrouve face à un alligator. Elle parvient à se mettre en sécurité mais elle est coincée dans un sous-sol petit à petit envahi par les eaux et infesté d'alligators...

On sait à quoi s'attendre avec ce genre de film : tout est fait pour mettre les nerfs du spectateur à vif et le faire sursauter sur son siège. Et, en l'occurrence, ça marche ! Crawl s'avère être une série B ultra efficace et hautement divertissante pour ceux qui aiment se faire peur au cinéma !

On retrouve dans le film les ingrédients habituels du genre : des catastrophes qui s'enchaînent, des gens ordinaires qui se montrent héroïques pour se sortir de situations improbables, alors même qu'ils sont dans un état de plus en plus critique, une petite dose de relations familiales compliquées (ici entre une fille et son père), une bonne dose d'hémoglobine, de morsures et de fractures en tout genre... et des monstres. Ici, des alligators, qui sont d'ailleurs vraiment flippants : les effets spéciaux sont impeccables !

Le film est stressant, bien rythmé, pas trop long. En un mot, le réalisateur, Alexandre Aja, démontre un savoir faire remarquable pour nous scotcher sur notre fauteuil pendant 90 minutes !

mardi 23 juillet 2019

Les enfants de la mer : visuellement somptueux mais un peu abscons

Ruka, une jeune lycéenne, vit avec sa mère. Elle est passionnée de handball mais elle se fait injustement exclure de son équipe le premier jour des grandes vacances. En colère, elle décide de rendre visite à son père à l'aquarium où il travaille. Elle y fait la rencontre d'Umi, un garçon de son âge, qui semble avoir le don de communiquer avec les animaux marins. Un soir, Umi emmène Ruka sur la plage pour lui montrer un phénomène étonnant...

Les enfants de la mer est une fable onirique et fantastique. C'est visuellement somptueux et d'une grande poésie. Différentes techniques d'animation sont utilisées, parfois de façon virtuose, jusqu'à un paroxysme presque psychédélique, véritable trip visuel qui fait penser à une scène culte de 2001, l'odyssée de l'espace.

Mais le film est un peu plombé par une ambition métaphysique qui vire presque, à la fin, au prêchi-prêcha écolo-panthéiste. Sans compter une intrigue parfois un peu absconse... Mais quelles magnifiques images !

Le roi lion : une animation époustouflante de réalisme

Dans la savane africaine, tous les animaux fêtent la naissance de Simba, le fils du roi Mufasa. Mais Scar, le frère du roi et ancien héritier du trône, va se débrouiller pour manipuler Simba et se débarrasser de Mufasa pour prendre sa place. Simba, laissé pour mort, se retrouve en exil, où il se fera deux nouveaux amis, Timon, un suricate, et Pumbaa, un phacochère. Des années plus tard, Simba devra faire face à son destin...

L'histoire, on la connaît, et le film est très proche du dessin animé d'origine. En tout cas, c'est ce que j'ai lu... parce que je n'avais jamais vu le Roi lion (si si, je vous assure !) Je connaissais quand même les grandes lignes de l'histoire et je me suis retrouvé en terrain connu. C'est une jolie histoire, sans surprise, mais positive et généreuse.

Mais ce qui fait toute la valeur de ce remake, c'est l'animation, époustouflante de réalisme. Jon Favreau et son équipe font encore mieux, du point de vue technique, que leur adaptation déjà très réussie du Livre de la jungle. Les animaux sont plus vrais que nature, les paysages superbes. J'ai vu le film en vo et c'est encore plus bluffant quand on voit le mouvement des lèvres correspondre aux paroles !

lundi 22 juillet 2019

L'oeuvre sans auteur : une grande fresque romanesque et intelligente

1937, à Dresde. Kurt Barnet est un enfant et il visite avec sa tante Elisabeth une exposition sur "l'art dégénéré" organisée par le régime nazi. Dix ans plus tard, en RDA, il est étudiants aux Beaux-Arts. Il cherche sa voix, peinant à s'adapter aux diktats de réalisme socialiste. Il y tombe amoureux d'Ellie. Mais il ignore que le père de sa fiancée est lié à lui par un terrible passé.

Fresque romanesque de plus de trois heures, inspirée de la vie et de l'oeuvre du peintre allemand Gerhard Richter, le film mêle la grande histoire tragique à l'itinéraire intime d'un artiste.

Du côté de la grande histoire, on passe du régime nazi à celui du marxisme de la RDA dans la première partie, avant de plonger, dans la deuxième partie, dans le petit monde de l'art moderne des années 50-60, avec aussi, parfois, les fantômes sombre du passé qui resurgissent.

Le film évoque de façon sobre, mais assez forte, les années de guerre et du régime nazi. Il y a notamment un glaçant montage en parallèle pendant le bombardement de Dresde qui est tout à fait remarquable. Et puis le passage du nazisme au marxisme de la RDA se fait naturellement, certains passant de l'un à l'autre avec un naturel confondant.

Mais le film est d'abord l'itinéraire d'un artiste. De ses premières découvertes, enfant, par le biais d'une tante fragile psychologiquement. De ses années de quête d'identité artistique, d'abord dans le cadre étouffant de réalisme socialiste, puis dans l'effervescence parfois futile du petit monde de l'art moderne. Pour trouver sa voie, il devra s'extraire du carcan du réalisme socialiste où l'artiste doit être anonyme au service du peuple et se libérer des à priori du petit monde de l'art moderne, comme celui selon lequel, au nom de l'innovation nécessaire, la peinture est désormais morte.

A travers le parcours de son héros, le film s'interroge sur la vérité dans l'art. L'expression artistique serait-elle la seule façon de faire éclore la vérité ? C'est un peu ce qui ressort de la formidable scène où le beau-père de Kurt découvre les peintures de son gendre qui, sans le savoir, dévoilent la vérité et démasquent le monstre.

La réalisation de Florian Henckel von Donnersmack est, certes, plutôt classique mais parfaitement maîtrisée. Dommage toutefois d'avoir découpé l'histoire en deux films séparés... ce qui pourrait décourager certains d'acheter deux tickets pour voir l'ensemble du film (même si certains cinémas ont eu la bonne idée de joindre les deux films en une seule séance).

Le film bénéficie aussi d'un excellent trio d'acteurs : Tom Schilling, Paula Beer et Sebastian Koch (formidable dans le rôle glaçant de ce médecin SS). A noter enfin, une fois de plus, la très belle partition originale de Max Richter pour la musique. J'ai beaucoup aimé.

Face à la nuit : sombre et fascinant

Trois nuits d'un homme, à trois époques de sa vie. La première dans le futur où il va commettre l'irréparable, la deuxième de nos jours, la troisième dans le passé, alors qu'il était adolescent.

Face à la nuit (Cities of Last Things en vo) est un film noir, à l'esthétique crépusculaire. Une histoire de vengeance dont les racines se révèlent au fur et mesure du film, en remontant dans le passé de son personnage principal. A la fin du film, on comprend les motivations de ses actes terribles, les origines de sa colère et de son désespoir. Et l'histoire revêt alors un caractère inéluctable. D'ailleurs, dans une société futuriste où tout le monde est observé et suivi à la trace grâce à une puce implantée dans le poignet, il sait parfaitement que ses actes équivalent littéralement à un suicide...

La réalisation de Wi-ding Ho est remarquable, parfois presque hypnotique, parfois haletante, passionnante dans sa façon de filmer les déambulations nocturnes et tragiques de son héros. Le film parle du poids du passé, de l'héritage de notre histoire personnelle qui peut se révéler mortifère et dont on ne peut s'échapper.

C'est sombre, très sombre. Mais c'est aussi assez fascinant.

jeudi 11 juillet 2019

Yesterday : le feel good movie musical de l'été

Jack Malik est un auteur-compositeur-interprète qui n'arrive pas à percer : même quand il est convié à un festival, il se retrouve devant une salle pratiquement vide... Il est toutefois indéfectiblement soutenu par Ellie, sa meilleure amie d'enfance, qui fait aussi office pour lui de manager. Mais un jour, alors qu'une mystérieuse coupure de courant de quelques secondes touche la terre entière, Jack entre en collision avec un bus. Il se réveille dans un monde où personne ne connaît les Beatles. Jack est le seul au monde à se souvenir de leurs chansons... l'occasion pour lui de vraiment lancer sa carrière !

Voilà sans doute le Feel Good Movie de l'été ! Le film adopte de le ton de la fable et la forme d'une comédie romantique et musicale pour nous donner la banane. Et même si l'histoire est cousue de fil blanc, et la conclusion un peu "sucrée" sur fond de "All you need is love", ça marche ! L'histoire réserve quand même plusieurs surprises amusantes (il n'y a pas que les Beatles qui ont disparu... mais je vous laisserai le découvrir). Car le film est plein d'humour : clins d'oeil, personnages décalés - comme Ed Sheeran dans son propre rôle, tout en autodérision - satire du monde du show business... le tout brillamment réalisé par Dany Boyle. Une réussite.

Véritable "antibiopic", le film est bourré de références aux Beatles et gorgée de musique du groupe mythique. C'est un hommage, et même une déclaration d'amour aux "Fab Four" : mais que serait un monde sans les Beatles ? En tout cas, comment ne pas avoir envie de réécouter les Beatles en sortant du film !

mardi 9 juillet 2019

Toy Story 4 : c'est toujours aussi réussi !

Tous les héros de Toy Story reviennent pour de nouvelles aventures ! Désormais, Woody et ses amis jouets appartiennent à Bonnie, qui s'apprête à faire sa rentrée en école maternelle. Lors de la journée d'intégration, à partir d'une fourchette en plastique, Bonnie se fabrique un nouveau jouet, Forky, qui va, un peu contre son gré, intégrer la bande de jouets... car Forky a du mal à accepter de ne plus être un déchet ! Ensemble, ils vont être entraînés dans une grande aventure, loin de la chambre de Bonnie.

Neuf ans après le troisième film, qui ressemblait quand même à une conclusion, fallait-il sortir un nouveau Toy Story ? En sortant de la salle de cinéma, on ne peut que répondre oui ! Les auteurs ont réussi à se renouveler pour proposer une histoire cohérente, qui s'inscrit bien dans la suite des précédents opus. Le film est, comme les précédents, inventif et drôle (et même émouvant), avec plein de clins d'oeil. L'histoire est trépidante, les scènes de course poursuite sont géniales. On retrouve avec plaisir les anciens personnages, Woody et Buzz l'éclair en tête, et on découvre les nouveaux, vraiment drôles : les peluches Bunny et Ducky, Duke Caboom le cascadeur ou Gaby Gaby et ses pantins ventriloques...

Cette fois, à la fin du film, on a vraiment l'impression que la saga se termine. Mais on ne sait jamais... on verra bien dans 9 ans si un Toy Story 5 sera à l'affiche !

vendredi 5 juillet 2019

Spiderman - Far from Home : fun et spectaculaire, que demander de plus ?

Peter Parker choisit de partir en voyage en Europe organisé par son lycée, en espérant pouvoir avouer ses sentiments à MJ, plutôt que de répondre à l'appel de Nick Fury de combattre une nouvelle menace qui s'est manifestée à plusieurs endroits du globe. Le super-héros de quartier a du mal à endosser le costume que son mentor, Tony Stark, voulait lui proposer. Mais il ne pourra pas échapper à son destin...

Annoncé comme la véritable conclusion de la 3e phase du MCU (Marvel Cinematic Universe), Spiderman - Far from Home est plutôt une transition vers la 4e phase. L'ombre de Tony Stark / Ironman plane bien-sûr sur le film mais le ton est bien différent de Avengers - Endgame. Beaucoup plus léger, le film est avant tout une comédie, entre teen movie et popcorn movie, pleine d'humour, d'action et de combats spectaculaires, avec un méchant plutôt pas mal (je n'ai pas dit génial...), et un scénario assez efficace, qui surfe sur les dérives de notre société en matière de fake news. Franchement, que demander de plus pour un blockbuster de l'été ? D'autant que Tom Holland est toujours aussi bon dans le rôle de Peter Parker / Spiderman !

Finalement, la conclusion de la phase 3 du MCU était bel et bien Endgame. Mais la transition vers la phase 4 est tout à fait réussie avec Far from Home ! Elle ouvre des perspectives intéressantes pour la suite (à cet égard, ne manquez surtout pas les deux scènes post-générique !). Et surtout, on aurait tort de bouder son plaisir : Spiderman - Far from Home est le parfait blockbuster de l'été !

lundi 1 juillet 2019

La femme de mon frère : une comédie très drôle, pleine d'énergie, formidablement dialoguée

Sophia vient de passer un doctorat. Elle est surdiplômée mais sans emploi. Elle vit chez son frère Karim, qui l'héberge "en attendant qu'elle trouve un sens à sa vie". Ils sont très proches l'un de l'autre. Mais leur relation fusionnelle va être mise à l'épreuve lorsque Karim tombe amoureux de la gynécologue de Sophia.

La femme de mon frère est une comédie très drôle, avec un brin de mélancolie, pleine d'énergie, et formidablement dialoguée. Et comme toujours dans une bonne comédie, l'histoire se déroule sur un fond tragique, où les personnages sont un peu perdus et se cherchent.

C'est un film sur la famille, avec certes une famille atypique (mais les familles "typiques" existent-elle vraiment ?), qui explore avec beaucoup de finesse les relations entre frère et soeur. Le montage est énergique, les dialogues vont à 100 à l'heure, les situations comiques s'enchaînent à un rythme élevé. Il y a, en particulier, quelques scènes de repas (en famille ou au restaurant) qui sont d'une drôlerie et d'une virtuosité extraordinaires. De grands moments de comédie !

Il faut mentionner aussi le très beau casting avec, en particulier, une formidable Anne-Elisabeth Bossé dans le rôle de Sophia. Quelle énergie et quel talent comique !

En un mot, ce premier long métrage de Monia Chokri est une pleine réussite !

Yves : une comédie bien givrée !

Jérem est un rappeur qui se cherche... et qui n'arrive pas vraiment à composer son premier disque. Il accepte de participer à une enquête en prenant à l'essai Yves, un réfrigérateur intelligent, y voyant l'occasion de profiter de courses gratuites. A cette occasion il fera la connaissance de So, la séduisante enquêtrice qui travaille pour Digital Cool, la start-up qui a créé cette nouvelle gamme de réfrigérateurs. Mais Yves va prendre de plus en plus de place dans la vie de Jérem...

Yves est une comédie complètement givrée qui, par l'absurde et la dérision, aborde mine de rien une vraie question, celle de la dépendance croissante aux objets "intelligents". Le film assume ses références aux classiques du cinéma autour de la question de l'intelligence artificielle, à commencer par 2001 l'Odyssée de l'espace (cité dans un des raps du film !), mais aussi Her (pour la relation avec une intelligence artificielle), mais il le fait de façon décalée évidemment. C'est malin, gonflé et souvent vraiment drôle. Quelques gags tombent, certes, un peu à plat mais l'ensemble fonctionne bien et tient la durée du film. Le concours de l'Eurovision, par exemple, est un grand moment (avec le frigo français rappeur mais aussi la machine à café italienne sensuelle ou les machines à laver allemandes façon Rammstein !).

William Lebghil est parfait en rappeur loser et fainéant (mais c'est un bon gars quand même). Le casting est bien complété par Dora Tillier et Philippe Katerine, qui apporte sa fantaisie lunaire habituelle.

Vraiment, cette fable givrée et originale est vraiment une jolie comédie.