lundi 29 avril 2019

Raoul Taburin : une gentille comédie familiale

Raoul Taburin est une vraie personnalité dans son village. Il répare comme personne les vélos. Et depuis tout petit, sa réputation de casse-cou n'est plus à faire. Mais tout repose sur un malentendu... car Raoul Taburin ne sait pas faire de vélo, et personne ne le sait !

Inspiré de l'ouvrage de Sempé, Raoul Taburin est une sympathique comédie familiale, poétique et tendre. Sans doute un peu trop d'ailleurs... comme une gentille histoire qu'on raconte aux enfants, impression accentuée par la voix off omniprésente.

C'est plein de bons sentiments et positif. Mais on aurait aimé plus de mordant...

Mais vous êtes fous : un drame familial intense et original

Roman est dentiste. Il aime Camille, sa femme, et leurs deux filles. Un jour, une de leurs filles se met à convulser et est emmenée à l'hôpital. Les examens révèlent qu'elle est positive à la cocaïne. Alors que Camille essaye de comprendre d'où cela provient, Roman lui avoue qu'il est lui-même le coupable. Il est, en secret, dépendant à la cocaïne depuis des années.

Inspiré de faits réels, Mais vous êtes fous est un drame familial intense et sensible, qui aborde avec originalité et force la question de l'addictions à la drogue et de ses conséquences. On suit d'abord avec compassion le couple dans son combat contre la machine judiciaire qui leur retire leurs enfants, face à leur famille et leurs amis et contre les forces qui les poussent à se séparer. On assiste ensuite avec inquiétude aux difficultés que le couple rencontre dans leur relation : l'amour peut-il survivre lorsque la confiance est perdue ?

Ce premier film d'Audrey Diwan révèle une réalisatrice à suivre. La mise en scène est remarquable, tendue quand il le faut, précise dans l'analyse fine de la relation de couple, habile dans la façon dont l'incertitude est entretenue dans la dernière partie du film.

Le film bénéficie aussi de l'excellente prestation de Pio Marmaï et Céline Sallette, parfaits dans leurs rôles respectifs et dans l'incarnation de ce couple au coeur de la tourmente.

Un très bon film.

90's : un récit initiatique à l'aube de l'adolescence

Los Angeles, dans les années 90. Stevie a 13 ans. Sa mère est souvent absente et son grand frère, caractériel et violent. Alors, Stevie a du mal à trouver sa place. Il cherche à se faire accepter dans une bande de skateurs plus âgés qu'il admire.

90's (Mid90s en titre original) est un récit initiatique à l'aube de l'adolescence. Si le ton est nostalgique, le film ne tombe jamais dans l'angélisme, il est aussi parfois assez cru et violent. Mais il possède un vrai cachet d'authenticité (incontestablement, le récit a un caractère autobiographique pour le réalisateur, Jonah Hill, dont c'est le premier film). La mise en scène est remarquable, très vivante et dynamique. Et la bande son, très présente tout au long du film, est absolument géniale et nous plonge complètement dans les années 90 !

Le film parle d'adolescence, d'amitié, de besoin de reconnaissance et d'appartenance. Il parle aussi de la famille (en l'occurrence, plutôt déstructurée). C'est une chronique très sensible et juste, et un portrait attachant (et parfois inquiétant) d'un jeune adolescent qui cherche sa voie.

Dans le rôle de Stevie, le jeune Sunny Suljic est excellent, d'un naturel confondant, tout comme les autres jeunes acteurs qui l'entourent.

Bref, voilà une très belle réussite pour le premier passage de Jonah Hill derrière la caméra !

jeudi 25 avril 2019

Avengers Endgame : une conclusion pour les fans, épique et émouvante

C'est peu de dire que le film était attendu ! Après le cliffhanger de malade à la fin de Avengers : Infinity War, les théories se sont multipliées et on se doutait bien que nos super-héros disparus allaient réapparaître d'une manière ou d'une autre... enfin au moins certains d'entre eux !

Quand l'attente est énorme, le risque d'être déçu l'est aussi ! Mais ce n'est pas le cas avec Endgame qui, s'il n'est certes pas un chef d'oeuvre impérissable du 7e art, est un film spectaculaire, avec pas mal d'humour et de l'émotion. Et surtout il propose un dénouement satisfaisant à la phase 3 du MCU (Marvel Cinematic Universe). Enfin, presque, puisqu'on a appris que c'est le prochain film, Spider Man : Far from Home, qui doit être le vrai dernier film de cette phase 3... Il n'empêche, le film apparaît bien comme une sorte de conclusion, mettant fin de façon définitive à l'histoire de plusieurs de nos super-héros (mais je ne vous dirai ni lesquels ni combien !).

Tout n'est pas parfait dans le film. Dans sa partie médiane, en particulier, il y a quelques rebondissements un peu faciles. Mais on ne s'ennuie pas au long des 3 heures que dure le film. C'est difficile de dévoiler quoi que ce soit de l'intrigue sans spoiler... alors disons simplement que le début est vraiment réussi, avec un premier twist inattendu après quelques minutes seulement. La partie médiane permet de revisiter la décennie du MCU, souvent avec humour... et quelques surprises aussi (non, je ne dirai rien). Et il faut avouer que le final est particulièrement épique (c'est même assez kiffant !), et la conclusion émouvante.

Avengers : Endgame est d'abord un film pour les fans, qui a même dans sa partie médiane un peu l'allure d'un "best of". Les clins d'oeil sont nombreux, chaque héros a au moins un moment à lui dans le film... et les fans seront sans doute satisfaits. Et puis, c'est loin d'être terminé. Le film laisse déjà quelques indices pour la suite, avec notamment une présence plus féminine, et puis il y a bien assez de survivants pour envisager la nouvelle phase du MCU, même si plusieurs super-héros ne réapparaîtront plus. C'est certain. Mais, encore une fois, je ne vous dirai pas lesquels...

mardi 23 avril 2019

El Reino : un thriller politique époustouflant

Manuel López-Vidal est un homme politique influent dans sa région. En pleine ascension, il devrait entrer à la direction nationale de son parti. Mais il se retrouve impliqué dans une affaire de corruption. Pris au piège, il cherche à se défendre et va plonger dans un engrenage infernal.

Le film s'ouvre sur un homme seul au bord de la mer. Tout est calme. Il va ensuite retrouver ses amis dans un restaurant, en passant par derrière, par les cuisines. A table, les discussions sont vives et bruyantes... Cette scène d'ouverture annonce la suite du film. On va être emmené dans les coulisses de la politique, en suivant un homme qui se retrouve seul. Le rythme ne laissera aucun répit.

El Reino est un thriller époustouflant et virtuose. La tension ne cesse de monter pour atteindre son paroxysme dans les scènes finales : un hallucinant cambriolage en plan séquence, une poursuite en voiture nocturne haletante et une formidable joute verbale dont la dernière phrase, en suspens, laisse KO.

C'est peut-être un peu confus au début : on est perdu, sans bien comprendre qui est qui... mais petit à petit on arrive à identifier les personnages. Et l'intrigue est vertigineuse, aux multiples ramifications. On suit tout au long du film cet homme politique (formidablement interprété par Antonio de la Torre) non sans un certain malaise devant ce personnage ambigu (est-il coupable ? victime ? les deux ?) dont on ne sait pas si l'on doit prendre la défense ou non...

Le film est une charge sans concession contre un système gangrené par la corruption. Il parle de magouilles et de trahison, de collusion avec la justice ou les médias, d'intégrité et d'hypocrisie. Un véritable film coup de poing. Et un très gros coup de coeur !

lundi 15 avril 2019

La lutte des classes : une comédie sociale généreuse mais qui n'évite pas toujours les poncifs

Sofia et Paul habitent dans une petite maison de banlieue. Elle, d'origine maghrébine, est une brillante avocate. Lui est anarchiste dans l'âme et batteur dans un groupe punk-rock. Ils veulent le meilleur pour leur fils Corentin... mais lorsque tous leurs amis décident les uns après les autres de retirer leurs enfants de l'école publique du quartier pour les mettre dans une école privée, Corentin perd ses copains. Malheureux, il se sent seul et il est mis de côté par ses camarades d'école. Comment concilier leurs valeurs avec leurs inquiétudes de parents ?

La lutte des classes est une comédie sociale sympathique, qui veut clairement défendre l'école républicaine et encourager la mixité sociale. Le propos est engagé et généreux, il joue avec les clichés mais n'évite pas toujours les poncifs (c'est particulièrement appuyé dans le dénouement final...).

Mais le film réserve de bons moments, et même des scènes de franche comédie, grâce notamment au couple formé par Leila Bekhti et, surtout, Edouard Baer, ainsi que quelques rôle secondaires (comme l'institutrice dépassée ou le voisin juif).

Le vent de la liberté : une étonnante histoire vraie, au suspense haletant

1979, en Allemagne de l'Est. Deux familles rêvent de passer à l'Ouest. Leur plan : confectionner une montgolfière et survoler la frontière de nuit. Mais ils doivent agir dans le plus grand secret, et se méfier de tout le monde...

Inspiré d'une histoire vraie, le vent de la liberté est un très bon film d'évasion, au suspense finement entretenu. C'est une véritable course contre la montre, qui tient en haleine tout au long du récit, avec d'un côté les deux familles dans leur confection secrète de la montgolfière, leur stratagème pour acheter de suffisamment grandes quantités de tissus sans se faire remarquer, leur attente que la météo soit favorable, et d'un autre côté l'enquête de la police et la présence gênante d'un voisin qui travaille pour la Stasi. Le film est bien construit et réalisé.

Il faut aussi souligner la reconstitution minutieuse de l'Allemagne de l'Est d'avant la chute du mur, notamment dans l'évocation du climat pesant de paranoïa qui pouvait y régner, surtout lorsqu'on essayait d'échapper aux yeux et aux oreilles de la Stasi.

Voilà vraiment un bon film, instructif sur une époque pas si lointaine que cela, et passionnant par son histoire.

lundi 8 avril 2019

Captive State : anxiogène et malin, de la très bonne SF

Depuis 10 ans, des extraterrestres ont envahi la Terre. Il ont imposé leur loi à l'humanité, pacifiée sous le joug de l'envahisseur. Le monde est devenu un gigantesque Etat policier, sous la domination de ceux qui sont font appeler "les Législateurs" mais que les humains nomment "les cafards". Mais à Chicago, les rebelles s'organisent dans la clandestinité. 

Captive State est d'abord un film anxiogène, à l'ambiance lourde et sombre. Et son scénario malin en fait un très bon film de SF. A part peut-être John Goodman, il n'y a pas de star au casting, il n'y a pas non plus vraiment de héros dans le film, plusieurs personnages se volent tour à tour la vedette. Le film n'a pas non plus bénéficié d'un très gros budget. Il n'y a donc aucune surenchère d'effets spéciaux et si les aliens apparaissent à quelques reprises dans le film, l'histoire est centrée sur la résistance clandestine et la traque de la police. Ce caractère modeste du film est finalement, à mes yeux, une de ses forces. Captive State démontre qu'aujourd'hui encore, il n'y a pas besoin de moyens pharaoniques pour faire un bon film de science-fiction. Et ça, c'est plutôt rassurant.

Le film n'est, certes, pas parfait. On peut avoir l'impression parfois de quelques sauts un peu incongrus dans l'histoire, et les choses vont un peu vite à la fin... Mais le scénario est quand même plutôt malin et cohérent. Ceux qui s'attendent à un film d'action bourrin sont forcément déçus ! Moi j'ai été séduit par ce film qui requiert un peu d'intelligence de la part du spectateur, pour bien rassembler toutes les pièces du puzzle, mais qui tient en haleine jusqu'au bout.

En arrière-plan du film, il y a bien sûr une dimension socio-politique. On y dénonce l'Etat policier et sécuritaire, on y souligne les dérives de l'hyper-connexion et de la surveillance 24 heures sur 24. Ce n'est évidemment pas sans échos avec nos peurs d'aujourd'hui... ce qui contribue à rendre le film encore plus anxiogène !

Mon inconnue : une comédie romantique au charme fou

Raphaël est un jeune écrivain à succès, il est marié à Olivia, qui a dû mettre de côté ses rêves de carrière de pianiste. Mais la célébrité de Raphaël commence à empiéter sur le bonheur du couple. Un soir, ils se disputent fort. Le lendemain, Raphaël se réveille dans un monde parallèle où il est prof de collège, Olivia n'est pas du tout sa femme mais elle est une pianiste de renommée internationale : ils ne se sont jamais rencontrés. Avec l'aide de son meilleur ami, Félix, il va tout faire pour reconquérir l'amour de sa vie.

Avec un brin de fantastique et beaucoup de fantaisie, Mon inconnue est une comédie romantique au charme fou ! On y retrouve les ingrédients typiques de ce genre de films, avec son histoire d'amour centrale. Mais le scénario est bien construit, le film est finement dialogué et fort bien interprété, avec un trio de comédiens parfaits. François Civil, décidément omniprésent cette année, confirme son talent. Joséphine Japy est fraîche et lumineuse. Et Benjamin Lavernhe est vraiment très drôle !

En plus de faire passer un très bon moment devant un divertissement de qualité, le film propose aussi quelques éléments de réflexion sur le couple, l'amour et le hasard. Il évoque notamment la difficile recherche d'équilibre dans le couple, avec les sacrifices auxquels l'un ou l'autre est prêt... ou pas !

mercredi 3 avril 2019

Boy Erased : effroyable thérapie

Basé sur un livre autobiographique, le film raconte l'histoire de Jared, fils d'un pasteur en Arkansas, qui fait son coming out à 18 ans en avouant à ses parents son homosexualité. Il est alors inscrit dans un centre où il suivra une thérapie de conversion, ou de réorientation sexuelle.

Le film n'est pas parfait, loin de là. La réalisation est plutôt bonne mais le montage n'est pas toujours très lisible et surtout, il faut arrêter avec les ralentis ! De temps en temps pourquoi pas, mais systématiquement pour surligner les moments d'émotions, ce n'est pas possible... et ça produit même l'effet inverse ! Par contre, c'est très bien joué, en particulier avec le déjà très remarqué Lucas Hedges (Manchester by the Sea, Ladybird, 3 Billboards...) et Nicole Kidman, encore une fois excellente.

Mais le film vaut surtout pour son histoire basée, faut-il le rappeler, sur des faits réels. Je ne sais pas si la reconstitution des séances de "thérapie" est réaliste mais si c'est le cas, c'est affligeant et révoltant : discipline militaire, humiliations, bourrage de crâne, discours culpabilisants, stéréotypes sur la masculinité, théories fumeuses sur les origines de l'homosexualité... tout y passe, et le tout au nom de l'Evangile ! Avec, en plus, toute l'hypocrisie que cela engendre... et pas seulement chez les "patients" qui donnent le change pour échapper à ce qu'on leur inflige !

Le film raconte aussi le désarroi des parents. Il faut dire qu'on croit voir la famille évangélique américaine caricaturale, avec le père concessionnaire de voitures et pasteur, et la mère toujours pomponnée, très maquillée... et soumise à son mari. Alors quand ils apprennent l'homosexualité de leur seul fils, tout s'écroule. Il n'étaient pas préparés à cela. Mais le chemin que l'un et l'autre vont faire (avec beaucoup plus de mal pour le père) interpelle. Ici, le film n'est pas manichéen, il est même assez touchant sur la façon d'évoquer les tensions fortes et les luttes des uns et des autres. Avec des parents animés de bonnes intentions, motivées par l'amour, mais inconscients du mal qu'ils font à leur fils. Avec aussi un fils qui refuse de haïr son père, alors même que le "thérapeute" veut l'y pousser.

Ici, étant donné le sujet du film, je me permets d'aller un plus loin que la simple critique... Je dois dire que plusieurs moments du film m'ont mis vraiment mal à l'aise, et pas seulement face aux outrances de ces "thérapies", mais aussi parce que j'y entendais parfois un discours que je connais et que j'entends parmi les chrétiens que je rencontre en tant que pasteur... Alors tant mieux si ce film peut contribuer au débat et nous interpeller, en évoquant les dégâts, parfois dramatiques, d'un discours simpliste et réducteur, associé à des pratiques douteuses.

Les églises ont le droit, et le devoir, d'avoir leur discours propre, y compris sur l'homosexualité. Et ce discours ne sera pas forcément toujours en accord avec l'avis général dans notre société. Mais elles ont aussi et d'abord le devoir d'aimer et d'accueillir leur prochain, quel qu'il soit, à l'instar du Christ !

lundi 1 avril 2019

Companeros : un film choc, oppressant... mais finalement plein d'espoir

1973 en Uruguay. La pays bascule dans une dictature militaire. Des opposants politiques sont secrètement emprisonnés. Le film suit trois d'entre eux, pendant leurs 12 années de détention, dans des conditions abominables, les conduisant à la limite de la folie.

Companeros n'est pas vraiment un film politique, bien qu'il évoque de façon terrifiante le régime politique des années 70-80 en Uruguay. C'est avant tout un film intimiste, aux côtés de ces trois prisonniers politiques, dans leur toute petite cellule, avec leur lutte pour survivre, pour résister à la folie et ne pas mourir. La mise en scène d'Alvaro Brechner est remarquable, au plus près du calvaire des trois prisonniers. On est avec eux, dans leur solitude, la violence et l'oppression qu'ils subissent, la faim, l'humiliation. On est même parfois dans leur esprit, à la limite de la folie... mais aussi dans leurs souvenirs de leur passé heureux ou leurs rêves de liberté avec ceux qu'ils aiment. Et il y a là quelques scènes bouleversantes, d'une grande beauté, qui viennent contrebalancer d'autres scènes parfois éprouvantes à regarder.

Il faut aussi souligner les performances extraordinaires des trois acteurs principaux (Antonio de la Torre, Chino Darin et Afonso Tort), considérablement amaigris, véritablement habités par leur rôle. Mais aussi la très belle musique, poignante, de Federico Jusid et Silvia Perez Cruz (la reprise de Sound of Silence de Simon and Garfunkel, vers la fin du film !).

Companeros est un film choc. Oppressant. Mais qui délivre aussi un message d'espoir : si l'être humain est capable des pires atrocités, il a aussi une impressionnante capacité de survie et de résistance.

C'est ça l'amour : Bouli Lanners est touchant... mais le film m'a ennuyé

Mario est un peu perdu depuis que sa femme l'a quitté. Mais il essaye de faire face. Il reste seul avec ses deux filles adolescentes, et espère toujours le retour de sa femme...

Ma critique sera très courte... En effet, je suis passé complètement à côte de ce film. J'ai dû rater quelque chose, puisque les critiques sont dithyrambiques. Moi, je m'y suis ennuyé. Pourtant, Bouli Lanners est vraiment touchant. Mais j'avais vraiment l'impression d'avoir vu mille fois cette histoire de famille, racontée de manière naturaliste, à la française... Je dois même dire que le final m'a paru presque ridicule. 

Dumbo : Tim Burton reprend son envol, pour toute la famille

Holt Farrier, ancienne vedette de cirque, rentre du front au lendemain de la Grande Guerre, avec un bras en moins, et son épouse est décédée pendant son absence. Max Medici, le propriétaire du cirque, demande à Holt de s'occuper d'un petit éléphant qui vient de naître. Mais cet éléphant n'est pas comme les autres : les enfants de Holt se rendent compte qu'il peut voler grâce à ses très grandes oreilles.

Cette nouvelle adaptation, avec de vrais acteurs, du célèbre dessin animé de Disney sorti en 1941, est signée Tim Burton. Mais on ne s'en rend pas tellement compte au début. La première demi-heure est sans grand intérêt, bien fade et sans surprise. Le film s'en tient, avec certes quelques variantes, aux idée du dessin animé d'origine. Dumbo est tout mignon, mais ça ne suffit pas...

Par contre, dès que le film s'écarte de l'histoire originale, il prend véritablement son envol. On retrouve, enfin, la magie de Tim Burton. Les meilleurs moments, assez enthousiasmants, sont lors de l'arrivée à Dreamland, le grand parc d'attraction construit par Mr Vandevere (Michael Keaton), et le spectacle sous le chapiteau géant (avec les bulles de savon !). On retrouve l'inventivité visuelle, la poésie de l'univers baroque et étrange du réalisateur... et la musique toujours efficace de Dany Elfman.

Le dénouement (réussi, même si on aurait pu espérer un peu plus de folie) met en valeur la solidarité, avec en bonus un petit message écolo, autour de la cause animale. On a de plus un bon méchant, incarné par Michael Keaton, et une réjouissante galerie de personnages secondaires.

Bref, on peut donc dire que Tim Burton est de retour, pour le plaisir de toute la famille, et ça fait vraiment plaisir !