lundi 8 avril 2019

Captive State : anxiogène et malin, de la très bonne SF

Depuis 10 ans, des extraterrestres ont envahi la Terre. Il ont imposé leur loi à l'humanité, pacifiée sous le joug de l'envahisseur. Le monde est devenu un gigantesque Etat policier, sous la domination de ceux qui sont font appeler "les Législateurs" mais que les humains nomment "les cafards". Mais à Chicago, les rebelles s'organisent dans la clandestinité. 

Captive State est d'abord un film anxiogène, à l'ambiance lourde et sombre. Et son scénario malin en fait un très bon film de SF. A part peut-être John Goodman, il n'y a pas de star au casting, il n'y a pas non plus vraiment de héros dans le film, plusieurs personnages se volent tour à tour la vedette. Le film n'a pas non plus bénéficié d'un très gros budget. Il n'y a donc aucune surenchère d'effets spéciaux et si les aliens apparaissent à quelques reprises dans le film, l'histoire est centrée sur la résistance clandestine et la traque de la police. Ce caractère modeste du film est finalement, à mes yeux, une de ses forces. Captive State démontre qu'aujourd'hui encore, il n'y a pas besoin de moyens pharaoniques pour faire un bon film de science-fiction. Et ça, c'est plutôt rassurant.

Le film n'est, certes, pas parfait. On peut avoir l'impression parfois de quelques sauts un peu incongrus dans l'histoire, et les choses vont un peu vite à la fin... Mais le scénario est quand même plutôt malin et cohérent. Ceux qui s'attendent à un film d'action bourrin sont forcément déçus ! Moi j'ai été séduit par ce film qui requiert un peu d'intelligence de la part du spectateur, pour bien rassembler toutes les pièces du puzzle, mais qui tient en haleine jusqu'au bout.

En arrière-plan du film, il y a bien sûr une dimension socio-politique. On y dénonce l'Etat policier et sécuritaire, on y souligne les dérives de l'hyper-connexion et de la surveillance 24 heures sur 24. Ce n'est évidemment pas sans échos avec nos peurs d'aujourd'hui... ce qui contribue à rendre le film encore plus anxiogène !

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