1973 en Uruguay. La pays bascule dans une dictature militaire. Des opposants politiques sont secrètement emprisonnés. Le film suit trois d'entre eux, pendant leurs 12 années de détention, dans des conditions abominables, les conduisant à la limite de la folie.
Companeros n'est pas vraiment un film politique, bien qu'il évoque de façon terrifiante le régime politique des années 70-80 en Uruguay. C'est avant tout un film intimiste, aux côtés de ces trois prisonniers politiques, dans leur toute petite cellule, avec leur lutte pour survivre, pour résister à la folie et ne pas mourir. La mise en scène d'Alvaro Brechner est remarquable, au plus près du calvaire des trois prisonniers. On est avec eux, dans leur solitude, la violence et l'oppression qu'ils subissent, la faim, l'humiliation. On est même parfois dans leur esprit, à la limite de la folie... mais aussi dans leurs souvenirs de leur passé heureux ou leurs rêves de liberté avec ceux qu'ils aiment. Et il y a là quelques scènes bouleversantes, d'une grande beauté, qui viennent contrebalancer d'autres scènes parfois éprouvantes à regarder.
Il faut aussi souligner les performances extraordinaires des trois acteurs principaux (Antonio de la Torre, Chino Darin et Afonso Tort), considérablement amaigris, véritablement habités par leur rôle. Mais aussi la très belle musique, poignante, de Federico Jusid et Silvia Perez Cruz (la reprise de Sound of Silence de Simon and Garfunkel, vers la fin du film !).
Companeros est un film choc. Oppressant. Mais qui délivre aussi un message d'espoir : si l'être humain est capable des pires atrocités, il a aussi une impressionnante capacité de survie et de résistance.
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