lundi 27 janvier 2020

Qu'un sang impur... : sur un sujet délicat et nécessaire, un film maladroit et démonstratif.

En 1960, le colonel Andreas Breitner n’est plus que l’ombre de lui-même depuis son retour d’Indochine. Mais il se voit confier une mission : traverser l’Algérie en guerre à la recherche de son officier supérieur, le colonel Delignières, porté disparu dans une région aux mains des rebelles. Il forme alors une équipe hétéroclite et se lance dans ce qui ressemble à une mission suicide.

Le film s’ouvre sur une scène violente de torture et on comprend tout de suite les intentions du réalisateur, Abdel Raouf Dafri : dénoncer haut et fort les horreurs commises lors de la guerre d’Algérie (dans les deux camps). L’intention est louable, le sujet nécessaire (on sait qu’on a du mal à regarder en face ce pan sombre de l’histoire de la France). Mais j'ai trouvé que le film était maladroit et démonstratif. On a un peu l’impression de voir une sorte de remake d’Apocalypse Now, avec des faux airs de Western... c'est assez étrange. Tout le monde en fait des tonnes, y compris l’expérimenté Olivier Gourmet et la talentueuse Lyna Khoudri… Dommage !

Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part : un mélo familial, avec des intentions généreuses mais un trop plein de bons sentiments

Aurore fête ses 70 ans, entourées de ses 4 enfants. Il y a Jean-Pierre, l’aîné, qui a un peu pris la place du chef de famille depuis la mort de leur père ; Juliette, enceinte de son première enfant à 40 ans et qui espère encore pouvoir devenir écrivain ; Margaux, photographe, qui est l’artiste de la famille ; et Mathieu, le petit dernier, qui a du mal à se libérer de ses angoisses, y compris pour séduire sa collègue de bureau dont il est amoureux.

Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part est librement inspiré d’un recueil de nouvelles d’Anna Gavalda, que le scénario tente de relier en une seule histoire… et je trouve que ça se sent. L’histoire est un peu décousue. Ca donne un mélo familial, avec des intentions généreuses mais un trop plein de bons sentiments. Le film se veut touchant, et tout finit un peu par dégouliner, y compris la musique.

A retenir surtout : la prestation sensible de Jean-Paul Rouve.

Scandale : un film percutant, qui dénonce avec force le harcèlement sexuel

Roger Ailes est le tout-puissant président de Fox News, l’influente chaîne de télévision, très conservatrice, aux USA. Il dirige la chaîne d’une main de fer et il est craint de tous. Il impose également un certain nombre de contraintes, notamment vestimentaires, à toutes les femmes qui travaillent pour lui, et il se permet quelques “libertés” avec elles… Mais la loi du silence règne dans la maison, jusqu’à ce que Gretchen Carlson, une ancienne présentatrice vedette de la chaîne, accuse publiquement Roger Ailes de harcèlement sexuel.

Basé sur les faits réels récents, ayant conduits à l’éviction de Roger Ailes de la Fox en 2016, Scandale est un film percutant, qui dénonce les dérives sexistes et le harcèlement sexuel dans le milieu de la télévision. Sujet ô combien d’actualité, malheureusement…

La plongée dans les coulisses la grande chaîne de télévision américaine, avec son insupportable sexisme au quotidien, est assez glaçante.Roger Ailes est évidemment condamnable et son comportement est répugnant, les femmes journalistes qui ont osé parler, Gretchen Carlson et Megyn Kelly, ont fait preuve d’un grand courage. Mais le film décrit aussi, plus largement, toute l’hypocrisie d’un petit monde où règne l’ambition personnelle, l’hypocrisie, le fric… Dans ce système sexiste implacable, les femmes peuvent, par ambition, s’y laisser prendre, et se retrouver alors piégées, prisonnières de leur image médiatique (surtout à l’ère des réseaux sociaux !).

Le film est assez vif, rythmé, peut-être même un peu trop… on peut considérer que le dénouement est même un peu expéditif. Mais le film reste quand même assez brillant. Il faut aussi mentionner le formidable trio de comédiennes au centre du film, formé par Charlize Theron, Nicole Kidman et Margot Robbie. Elles sont toutes trois remarquables. Tout comme John Lithgow, parfait dans le rôle de Roger Ailes.

lundi 20 janvier 2020

Swallow : un récit d’émancipation féminine dérangeant mais passionnant

Hunter est une jeune femme qui semble mener une vie paisible. Elle est mariée à Richie, qui vient de reprendre la direction de l’entreprise familiale, et elle vit dans une magnifique villa. Mais alors qu’elle tombe enceinte, elle développe un trouble compulsif du comportement alimentaire : le Pica. Elle ne peut s’empêcher d’ingurgiter toutes sortes d’objets. Lorsque son trouble est découvert, son mari et sa belle-famille décident de contrôler ses moindres faits et gestes.

Swallow est un film dérangeant mais tout à fait passionnant. On comprend vite dans le film que le trouble compulsif dont Hunter est atteinte cache de nombreuses souffrances et traumatismes. En réalité le film est avant tout le récit d’émancipation d’une femme sous l’emprise d’un modèle patriarcal, entretenu par son mari et sa belle-famille. Elle est réduite à l’oisiveté, à être femme au foyer. Elle est ignorée et déconsidérée, on lui fait comprendre qu’elle n’est rien sans son mari. Elle est réduite au rôle d’épouse, une poupée dont l’image est utile pour la carrière de son mari, et de mère, dont le ventre est utile pour assurer la lignée de la famille. Ce n’est pas un hasard si elle se met à avaler des objets incongrus en même temps qu’elle devient enceinte… Au fur et à mesure du film, on découvrira d’autres traumatismes cachés chez Hunter et on assistera petit à petit à son émancipation et sa renaissance.

Remarquablement mis en scène par Carlo Mirabella-Davis (dont c’est la première réalisation !), le film est baigné dans une esthétique froide et clinique, surtout dans sa première partie avec un travail remarquable sur les cadres, les lumières et les couleurs. L’évocation du trouble de la jeune femme est vraiment dérangeant et crée un malaise viscéral chez le spectateur. Le scénario est habilement conçu pour nous faire découvrir petit à petit les secrets de la jeune femme, et éprouver de plus en plus d’empathie pour elle. Il faut d’ailleurs souligner la performance exceptionnelle de Haley Bennett dans le rôle de Hunter.

Avec le dernier plan du film, on comprend la portée plus large du film. Qui sont vraiment ces femmes qui se succèdent aux toilettes ? Quelles histoire, quels traumatismes, quelles violences subies se cachent derrières leur visage ?

Un film remarquable, qui mériterait sans doute plusieurs visionnages pour en découvrir toutes les richesses.

Selfie : un miroir à peine déformé de notre société hyper-connectée

A travers cinq histoires, le film évoque les travers de notre société hyper-connectée. On y rencontre une famille qui recherche les likes pour ses vidéos sur youtube, un jeune célibataire qui essaye d’augmenter son nombre d’étoiles sur une application de rencontre, une femme qui découvre les plaisirs des punchlines cachée derrière un pseudonyme sur twitter, ou un gars qui achète systématiquement tout ce qu’il reçoit comme publicité ciblées déterminées par un algorithme.

C’est plutôt bien vu, assez drôle (même si on ne rit pas toujours aux éclats) et grinçant. Il y a quelque chose qui rappelle un peu la série Black Mirror, mais à la française. Forcément, comme dans tout film à sketchs, tous ne se valent pas, certaines chutes déçoivent un peu. Le meilleur, pour moi, est peut-être le dernier, qui évoque un mariage sur une île isolée, sans connexion Internet, à part tout au bord de la plage, alors qu’une attaque cyber-terroriste sans précédent est en train de rendre public toutes les publications privées sur Internet. C’est la panique, tout le monde ayant forcément quelque chose à cacher… Une autre bonne idée du film est de connecter les différentes histoires entre elle, à travers certains personnages d’une histoire que l’on croise subrepticement dans une autre histoire. C’est amusant.

Selfie a le mérite de pointer du doigt, avec humour, les incohérences et les dangers de nos comportements sur les réseaux sociaux. Tous, à un moment ou un autre, pourront sans doute avoir l’impression de se voir un peu dans le miroir (même déformé) du film…

1917 : une prouesse technique impressionnante... mais pas le choc attendu

Blake et Schofield, deux jeunes soldats britanniques, se voient confier une mission extrêmement périlleuse : ils doivent porter un message de l’état-major à une compagnie qui s’apprête à attaquer les troupes allemandes qu’ils croient en fuite, alors que c’est un piège. Ils n’ont que quelques heures pour traverser le no man’s land, pénétrer derrière les lignes ennemies et rejoindre la compagnie avant l’assaut.

1917 est un très bon film de guerre… mais pas pour autant le choc auquel je m’attendais (notamment à cause de tout le buzz qui entoure le film). La prouesse technique est impressionnante, et le travail de Roger Deakins, le directeur de la photographie, est formidable. Et puis il y a ce fameux plan séquence reconstitué qui dure tout le film. Enfin, pas tout à fait quand même : il y a bien une rupture au milieu du film qui permet un saut de quelques heures. Le procédé, parfaitement maîtrisé par Sam Mendes, le réalisateur, confère au film une urgence, un caractère immersif frappant qui colle parfaitement au sujet du film. Et les scènes de nuit, dans le village en ruine, en constituent sans doute le sommet, sur tous les plans (intensité, suspense, inventivité visuelle incroyable).

Mais il y a un revers de la médaille : la prouesse technique elle-même peut avoir tendance à prendre le dessus sur le reste. Et le fait d’avoir vendu le film sur ce fameux plan séquence reconstitué fait qu’on a toujours envie de chercher où le montage a été fait… alors que la qualité d’un plan séquence se mesure aussi au fait qu’on ne se rend pas compte qu’on est en train de voir un plan séquence. Et, de fait, je trouve que le film, aussi impressionnant soit-il, crée finalement assez peu d’émotion.

1917 est donc un très bon film de guerre, et une prouesse technique impressionnante. Mais, dans le genre, on est quand même assez loin de l’impact du génial Dunkirk de Christopher Nolan, avec son lyrisme et son montage astucieux autour de trois timelines différentes.

mardi 14 janvier 2020

Marriage Story : un drame intime et bouleversant

Charlie est metteur en scène de théâtre, plutôt d’avant-garde, à New-York. Nicole, sa femme, est actrice. Elle a débuté sa carrière dans des films pour ados mais désormais elle travaille avec son mari. Mais leur couple ne va plus, si bien qu’ils décident de divorcer. Ils veulent divorcer paisiblement, à l'amiable… mais les choses vont se compliquer lorsque Nicole engage une avocate. Le divorce va devenir beaucoup plus compliqué.

Le film n’est pas sorti au cinéma mais sur Netflix, il y a quelques semaines. C’est un drame familial sobre et très juste, une histoire incarnée par deux merveilleux comédiens : Scarlett Johansson et Adam Driver, tous deux absolument formidables. Il y a notamment, aux deux-tiers du film, une longue scène de dispute tout simplement extraordinaire, tant grâce à l’interprétation habitée des deux acteurs que dans la réalisation vive et précise de Noah Baumbach. Un grand moment de cinéma.

Le film évoque avec force les dégâts causés par une rupture dans un couple. Même avec la meilleure volonté de faire les choses sereinement, c’est toujours douloureux, un moment qui exacerbe des sentiments contrastés, où l’amour et la haine semblent parfois se confondre, auxquels viennent se mêler la culpabilité, la colère ou les remords.

Et lorsque le système judiciaire intervient (peut-être encore plus aux Etats-Unis), le divorce se transforme en une guerre d’avocats, où les coups bas fusent, et dont les futurs ex-époux deviennent les témoins… et les victimes. Finalement, malgré la décision du juge, personne n’en ressort vraiment vainqueur. Le film le montre de manière remarquable, en racontant avec finesse et sensibilité cette histoire intime et bouleversante.

lundi 13 janvier 2020

L'adieu : un film autobiographique, qui cherche à créer l'émotion sans vraiment y arriver

Lorsqu’ils apprennent que Nai Nai, leur grand-mère et mère aimée de tous, est atteinte d’un cancer en phase terminale, ses proches décident de lui cacher la vérité. C’est ainsi que l’on agit traditionnellement en Chine. Ils utilisent alors le mariage de son petit-fils, qu’ils précipitent même un peu, comme un prétexte pour rassembler toute la famille et faire un adieu à Nai Nai. Mais Billi, sa petite-fille née en Chine et élevée aux Etats-Unis, très liée à sa grand-mère, a du mal à accepter ce mensonge…

Le film est basé sur la propre expérience de la réalisatrice, Lulu Wang, et revêt donc une dimension autobiographique. Les questions qu’il soulève sont intéressantes, autour du tiraillement entre deux cultures, de la famille, du deuil, du rapport à la vérité… mais on reste à la surface de ces problématiques. Peut-être parce que le film (par pudeur ?) veut adopter un ton léger, mais qui ne m’a pas vraiment fait rire. Et quand il cherche à créer l’émotion, surtout à la fin du film, il n’y arrive pas vraiment non plus.

Le film n’est pas désagréable, le regard porté sur cette famille est tendre… trop tendre sans doute, d’autant qu’il est filmé sans grande originalité.

Séjour dans les monts Fuchun : une chronique familiale en Chine, d'une très grande beauté formelle

En Chine, dans la région des monts Fuchun, vit une famille. Il y a la grand-mère, ses quatre fils, avec des chemins de vie différents (l’aîné est restaurateur, le deuxième pêcheur, le troisième un flambeur qui accumule les dettes et le quatrième n’est toujours pas marié), et leurs enfants. A travers leur parcours, le film évoque la Chine d’aujourd’hui, entre traditions et modernité, avec ses difficultés économiques, sociales, etc.

Ce qui frappe d’abord dans le film, c’est la beauté fulgurante des images et la formidable maîtrise de la caméra, notamment dans plusieurs plans séquence incroyables. On le voit dès la scène d’ouverture. Lors d’un grand repas de famille, la caméra circule dans toute la salle et on passe d’une conversation à l’autre, tantôt au premier plan tantôt au second plan. En quelques minutes, nous faisons ainsi connaissance avec la famille que nous allons accompagner tout au long du film. Ensuite, chaque plan, chaque cadre est minutieusement travaillé, parfois de façon virtuose. Il arrive souvent qu’une séquence ménage une attente, parce qu’on ne voit pas tout de suite les personnages mais qu’on les entend, ou lorsque les personnages au deuxième plan deviennent les personnages centraux. C’est formellement passionnant, et souvent surprenant. Mais le film dure quand même 2 heures 30… et le rythme d’ensemble est assez lent. J’ai, du coup, trouvé que le film tirait quand même un petit peu en longueur. Mais c’est très beau !

mercredi 8 janvier 2020

Underwater : un divertissement claustrophobique efficace

Suite à ce qui ressemble à un tremblement de terre, une plate forme de forage sous-marine est très sérieusement endommagée et menace d’imploser. Les quelques survivants parmi l’équipe vont devoir trouver une solution pour remonter à la surface. Ils n’ont pas d’autre option que de marcher jusqu’à la plate-forme voisine, à plusieurs milliers de mètres de profondeur…  et ils vont devoir faire face à des dangers qu’ils n’imaginaient même pas !

Underwater est un film catastrophe qui joue à nous faire peur… et qui réussit plutôt bien ! C’est stressant et oppressant, claustrophobique. On retrouve les incontournables du genre : les galères qui s’enchaînent, une équipe qui doit être solidaire pour s’en sortir, certains qui doivent se sacrifier… avec en plus quelques monstres des profondeurs. Ce n’est certes pas d’une originalité folle mais ça fonctionne (avec quand même quelques jump scares un peu faciles) !

La réalisation de William Eubank est efficace, et parfois même, pour certaines scènes, franchement réussie ! La musique de Marco Beltrami accompagne bien le film. Le casting fait le job (et même plus que ça en ce qui concerne Kristen Stewart !) Enfin, sans doute pour être dans l’air du temps, les femmes y ont plutôt le beau rôle (et c’est tant mieux !), et on ajoute dans le scénario un petit argument écolo (et un peu de cynisme dans le générique de fin).

Underwater n’est pas le film de l’année, évidemment, mais c’est un divertissement efficace, une petite friandise terrifique pour les amateurs du genre !

lundi 6 janvier 2020

Manhattan Lockdown : pas spécialement original mais efficace

Un vol banal tourne au carnage à New-York : 8 policiers sont tués. Les malfaiteurs sont en fuite. Pour les piéger, l’inspecteur Davis demande d’isoler complètement l’île de Manhattan, en bloquant les ponts, les tunnels et les trains. Il se rendra vite compte que derrière le fait divers se cache une machination plus vaste...

Manhattan Lockdown est un thriller policier musclé, une grande course poursuite nocturne, avec des fusillades à gogo. Même si ce n’est pas spécialement original (le bouclage de l’île de Manhattan, qui est l’idée originale du film, ne joue finalement pas vraiment de rôle fondamental dans l’intrigue), y compris dans ses rebondissements… c’est indéniablement spectaculaire et efficace. Et comme c’est joué par de bons acteurs : Chadwick Boseman (Black Panther), Sienna Miller, J.K. Simmons… on passe plutôt un bon moment ! Pas inoubliable mais plaisant.

Play : une comédie sympathique mais qui finit un peu par s'essouffler

En 1993, Max reçoit sa première caméra. Depuis ce jour, il filme tout de sa vie, notamment les moments passés avec sa bande de potes. Il accumule alors des heures d’images, sur différents supports. Et aujourd’hui, il éprouve le besoin de revoir toutes ces images.

Le film se présente comme une succession d’extraits de la vie de Max, comme un puzzle qu’on reconstitue petit à petit et dont il faut imaginer les pièces manquantes. Le procédé est amusant et il faut avouer que c’est vraiment bien fait : la reconstitution des images et événements des année 90 et 2000, avec les héros du films qui y sont incrustés, c’est vraiment réussi !

Mais le procédé s’essouffle un peu au bout d’un moment, et j’ai fini par trouver le temps un peu long… un peu comme quand on est invité chez des amis qui sortent leurs albums photos et veulent tout vous montrer...

Play reste un film agréable, qui fonctionne plutôt bien dans le registre de la comédie, mais plutôt moins bien dans celui de l'émotion et dans sa love story convenue qui constitue son fil rouge...

Les filles du Docteur March : un petit bijou de cinéma populaire !

Aux Etats-Unis, pendant la guerre de Sécession, quatre soeurs vivent avec leur mère, leur père étant engagé comme aumônier auprès des troupes nordistes. Elles forment une famille unie et font face aux difficultés de la vie quotidienne en temps de guerre. Meg, Jo, Beth et Amy sont très différentes mais très liées entre elles. Chacune a son caractère et chacune a ses rêves propres pour son avenir.

Cette nouvelle adaptation des Quatre filles du Docteur March (Little Women pour le titre original, bien meilleur) s’inspire bien-sûr du classique de la littérature américaine mais aussi de la vie et des écrits de Louisa May Alcott, auteure du roman. Et c’est un petit bijou de cinéma populaire ! Greta Gerwig revisite cette histoire avec brio et beaucoup d’élégance. Elle en propose une lecture moderne, qui accentue, avec bonheur, la portée féministe de l’histoire, notamment en proposant une fin légèrement différente du roman.

La bonne idée du scénario, c’est d’avoir construit le film sur plusieurs temporalités différentes, astucieusement liées entre elles. On passe des années où les quatre soeurs sont encore ensemble, ou alors que chacune commence à voler de ses propres ailes, ou quand Jo essaye de faire publier le manuscrit de son roman inspiré de sa vie. Le récit est fluide et les flashbacks arrivent de façon naturelle.

Le casting est parfait, en particulier Saoirse Ronan qui est, encore une fois, extraordinaire, et Florence Pugh qui confirme son talent. Laura Dern est aussi très touchante dans le rôle de la mère, et Meryl Streep très drôle dans celui de la tante March.

Après le déjà excellent Lady Bird , Greta Gerwig confirme qu'elle est une cinéaste avec laquelle compter dans les années à venir. Elle sait raconter des histoires avec intelligence, finesse et beaucoup de tendresse.