Swallow est un film dérangeant mais tout à fait passionnant. On comprend vite dans le film que le trouble compulsif dont Hunter est atteinte cache de nombreuses souffrances et traumatismes. En réalité le film est avant tout le récit d’émancipation d’une femme sous l’emprise d’un modèle patriarcal, entretenu par son mari et sa belle-famille. Elle est réduite à l’oisiveté, à être femme au foyer. Elle est ignorée et déconsidérée, on lui fait comprendre qu’elle n’est rien sans son mari. Elle est réduite au rôle d’épouse, une poupée dont l’image est utile pour la carrière de son mari, et de mère, dont le ventre est utile pour assurer la lignée de la famille. Ce n’est pas un hasard si elle se met à avaler des objets incongrus en même temps qu’elle devient enceinte… Au fur et à mesure du film, on découvrira d’autres traumatismes cachés chez Hunter et on assistera petit à petit à son émancipation et sa renaissance.
Remarquablement mis en scène par Carlo Mirabella-Davis (dont c’est la première réalisation !), le film est baigné dans une esthétique froide et clinique, surtout dans sa première partie avec un travail remarquable sur les cadres, les lumières et les couleurs. L’évocation du trouble de la jeune femme est vraiment dérangeant et crée un malaise viscéral chez le spectateur. Le scénario est habilement conçu pour nous faire découvrir petit à petit les secrets de la jeune femme, et éprouver de plus en plus d’empathie pour elle. Il faut d’ailleurs souligner la performance exceptionnelle de Haley Bennett dans le rôle de Hunter.
Avec le dernier plan du film, on comprend la portée plus large du film. Qui sont vraiment ces femmes qui se succèdent aux toilettes ? Quelles histoire, quels traumatismes, quelles violences subies se cachent derrières leur visage ?
Un film remarquable, qui mériterait sans doute plusieurs visionnages pour en découvrir toutes les richesses.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire