vendredi 30 juin 2017

Sans pitié : un bon film de gangsters, noir et violent

En prison, Han Jae-ho est le chef respecté parmi les détenus. Lorsque Jo Hyun-su, un jeune prisonnier téméraire arrive, Han Jae-ho va le prendre sous son aile et faire de lui son protégé à leur sortie de prison. De son côté, la chef Cheon rêve de faire tomber les barons de la drogue...

Film de gangsters très noir et violent, Sans pitié est un polar efficace et assez spectaculaire. Son scénario à tiroirs, qui multiplie les chausses-trappes, garde en haleine le spectateur. Le film ne manque pas de traits d'humour et les scènes d'actions, parfois sanglantes, sont vigoureusement chorégraphiées. On peut aussi relever de nombreuses références comme la scène d'ouverture, très réussie et assez tarentinesque, le petit côté tragédie grecque de l'histoire et même un clin d'œil à Léonard de Vinci !

Un bon polar qui témoigne encore une fois de l'intérêt du cinéma sud-coréen.

jeudi 29 juin 2017

Voyage of Time : un trip mystique et métaphysique fascinant

Film éminemment malickien, Voyage of Time évoque l'histoire de l'univers et s'interroge sur la place de l'homme. La parenté avec The Tree of Life, son chef d'oeuvre absolu, est évidente. D'une certaine manière Malick développe en 1h30 ce qu'il a évoqué en 15 minutes dans les scènes cosmologiques de The Tree of Life (mais en ne s'arrêtant pas aux dinosaures cette fois). On pense évidemment aussi à 2001 : l'odyssée de l'espace (référence déjà présente dans The Tree of Life), les monolithes en moins !

Le récit de Voyage of Time est finalement assez linéaire, malgré quelques allers-retours avec le présent. En tout cas c'est beaucoup moins éclaté que dans Knight of Cups ou même A la merveille. On commence dans le noir, avant même le temps, avec juste la voix off (et suave) de Cate Blanchett. Et puis on parcours toute l'histoire du temps, depuis le Big Bang jusqu'à aujourd'hui... et même demain. Les images sont évidemment sublimes, qu'elles soient de synthèse ou prises dans la nature (les images sous-marines en particulier, ma scène préférée étant peut-être celle ou apparaissent les méduses !). La voix off les accompagnent avec un texte mystique, quasi-panthéiste, qui s'adresse à la nature, à la vie, et s'interroge sur notre place dans l'univers, dans le temps, dans l'éternité. Il faut se laisser porter par les images, se laisser envahir par ce trip mystique et métaphysique, pour vivre l'expérience fascinante de Voyage of Time !

Grand froid : un petit bijou d'humour noir

Les affaires ne vont pas bien fort pour Edmond Zweck et sa petite entreprise de pompes funèbres. Il n'a que deux employés : Georges, depuis 40 ans dans la boîte, et Eddy, un jeune homme qui débute dans le métier. Il n'y a guère que la visite quasi-quotidienne de Madame Cisca pour égayer les journées, elle qui est tellement reconnaissante qu'ils se soient si bien occupé de son mari ! Un beau jour, les affaires reprennent : un mort pointe son nez. Mais rien ne se passera comme prévu...

Il y a comme un faux-air de film des frères Coen dans Grand froid. On pense à Fargo, avec ses paysages enneigés et, surtout, l'humour noir omniprésent dans le film. L'histoire finit même par revêtir un aspect surréaliste étonnant jusqu'à un dénouement inattendu et somme toute assez cynique.

Le casting est impeccable. Bacri fait du Bacri... mais il le fait tellement bien ! Et on l'aime pour ça. Arthur Dupont est très bien, Olivier Gourmet aussi, comme toujours. Et les personnages secondaires sont au diapason. Et puis il y a les dialogues excellents, avec quelques répliques mémorables ("La mort, ce n'est pas contagieux... c'est héréditaire !").

Grand froid est une comédie, pas un film à message. Mais aborder la question de la mort, même sous l'angle de la comédie, n'est jamais innocent... Comme le dit le personnage de Jean-Pierre Bacri, "un corbillard ne fait jamais demi-tour !"

Alors si vous aimez l'humour noir, ne manquez pas ce petit bijou !

Cherchez la femme : avis express

L'idée de départ était plutôt gonflée : Armand se fait passer pour Shéhérazade, une femme intégralement voilée, pour retrouver sa copine, qui est tenue à l'écart par son frère revenu radicalisé du Yemen. Mais ce dernier tombe amoureux de Shéhérazade... Aborder par le biais de la comédie la question de l'Islamisme radical, c'est assez culotté !

Les quiproquos s'enchaînent, certains dialogues font mouche, on rit souvent. Mais pas toujours (la scène dans le bus est presque gênante...). C'est bien joué par le trio de jeunes comédiens, plusieurs personnages secondaires sont bien vus (Fabrice/Farid, la mère féministe...). Bref, on passe un bon moment même si finalement, cette comédie sympathique s'avère quand même assez politiquement correcte.


lundi 26 juin 2017

It Comes At Night : excellent thriller paranoïaque sur la peur de l'autre

Un homme vit, avec sa femme et leur fils, barricadé dans une maison, perdue au milieu des bois. Un jour un homme pénètre par effraction dans la maison, en quête de nourriture. Il sera finalement accueilli dans la maison, avec sa femme et leur jeune fils. Mais comment se passera la cohabitation ?

It Comes At Night est un excellent thriller paranoïaque, dans un contexte post-apocalyptique mystérieux. On sait qu'il y a un danger, une sorte d'épidémie qui se répand (la scène d'ouverture le démontre). Mais on ne sait pas ce qui s'est passé, on ne sait pas quelle est la cause de la maladie, comment elle se transmet...

Comme Get Out, mais en moins caustique, le film utilise les codes du film d'horreur pour dénoncer les peurs qui rongent notre société. Car le film est en réalité une fable crépusculaire sur la peur de l'autre, le repli sur soi. Et le message est clair : la peur tue ! Comment ne pas y voir un écho inquiétant de notre temps ? Avec cette famille qui se barricade comme on érige aujourd'hui des barrières ou on construit des murs... La fin du film est glaçante et ne traduit pas un grand optimisme sur la nature humaine. Mais le film interroge...

La réalisation, assez minimaliste, de Trey Edward Shults est remarquable (la lumière !) et anxiogène. L'interprétation est impeccable, le très bon Joel Edgerton en tête. Vraiment excellent !

Ava : avis express

Rien à dire sur la réalisation, avec un beau travail sur la lumière, le cadre. Il y a aussi jolie révélation de la jeune actrice principale, Noée Abita, sans doute à suivre. Mais j'ai eu du mal à percevoir l'intérêt de l'histoire, l'argument de la perte de la vue devenant presque anecdotique... Bref, un récit sur l'adolescence qui m'a laissé un peu froid.

KO : Avis express

Le pitch était pourtant prometteur : Antoine, froid, cynique, dominateur, sort du coma après s'être fait tiré dessus, mais à son réveil tout est bouleversé dans sa vie personnelle et professionnelle. Réalité, cauchemar, complot ?

Ça aurait pu être bien... Mais j'ai été déçu par un scénario cousu de fil blanc. Tout au long du film je me disais : "pourvu que ça ne soit pas ça l'explication..." Et finalement si, c'était ça ! Et en plus, le film manque vraiment de rythme. Bref, une déception...

Malgré les emprunts évidents à Fight Club, n'est pas David Fincher qui veut...

lundi 19 juin 2017

Creepy : avis express

Je dois avouer que ce thriller japonais étrange ne m'a pas convaincu. Je n'ai pas tout compris (peut-être me manque-t-il certaines données culturelles...), l'histoire m'a paru bancale... et je n'ai pas vraiment eu peur ! Certes, il y a le savoir faire du réalisateur, mais ça n'a pas suffit pour me convaincre. Tant pis...

Nos patriotes : avis express

L'hommage à Addi Bâ est bien légitime. Ce tirailleur sénégalais, résistant de la première heure, n'a reçu l'honneur officiel de la France qu'en 2003... Mais le film manque cruellement de souffle : une réalisation trop classique, des acteurs qui semblent peu impliqués, un scénario qui manque de rythme. Dommage.

Ce qui nous lie : un joli film sur la famille, la transmission, le terroir

Dix ans après avoir quitté sa famille et sa Bourgogne natale, Jean est de retour de son tour du monde. Ayant appris la mort imminente de son père, il revient dans le domaine viticole familial et y retrouve son frère et sa soeur. Mais ça fait presque cinq ans qu'il n'a plus donné aucune nouvelle... Les trois frères et soeur devront retrouver et réinventer leur fraternité.

Ce qui nous lie est un joli film sur la famille, la transmission, le terroir. Un Klapisch tendre et posé, qui porte un regard plein de finesse sur les liens entre frères et soeurs, avec notamment de très jolies scènes où le présent et les souvenirs d'enfance se mêlent. La plongée dans les coulisses de la fabrication du vin, au fil des saisons, est aussi une jolie réussite du film.

Le trio de jeunes comédiens au centre du film (Pio Marmai, François Civil et, surtout, Ana Girardot) sont remarquables et contribuent à la réussite de ce joli film, qui donne envie d'ouvrir une bonne bouteille !

jeudi 15 juin 2017

Free Fire : avis express

Le scénario tient en une phrase : une vente d'armes clandestine tourne au carnage. Dans cette série B assez jubilatoire, on assiste à un véritable jeu de massacre délirant. Dès le début, on sent que les choses vont mal tourner... et quand la fusillade commence, elle ne s'arrête plus ! Ca pétarade dans tous les sens, tout le monde tire sur tout le monde, on ne sait plus qui est avec qui... Le tout, quand même, avec un casting vraiment sympa : Sharlto Copley, Cillian Murphy, Armie Hammer, Brie Larson... Franchement ça tient la route ! C'est certes un peu répétitif, mais tellement déjanté... Un film vraiment divertissant (si vous ne craignez pas trop la vue de l'hémoglobine...).

lundi 12 juin 2017

HHhH : avis express

La première partie du film évoque l'ascension de Heydrich, celui qui a été l'artisan de la solution finale pour les Juifs. C'est terrifiant et Jason Clarke est assez remarquable dans le rôle. La deuxième partie se centre sur la résistance tchécoslovaque dans l'organisation de l'assassinat de Heydrich, puis les terribles représailles des nazis avec, notamment, le massacre du village de Lidice.

HHhH est très bien filmé, mais on peut sans doute regretter quelques effets appuyés, et une musique un peu envahissante. Il reste quand même un film choc, qui laisse des traces.

Wonder Woman : la super-héroïne réussit son entrée !

En pleine première guerre mondiale, un pilote américain s'écrase sur une île paradisiaque, absente de toutes les cartes, qui se trouve abriter le peuple des Amazones. Diana, princesse des Amazones, décide finalement de partir avec Steve, le pilote, pour aller au secours de l'humanité, convaincue de pouvoir faire cesser la guerre.

La première partie du film, mythologique, est indispensable pour un film qui évoque les origines de Wonder Woman... mais elle aurait sans doute gagné à être plus concise. La deuxième partie, lorsque Diana, ingénue, découvre la civilisation humaine avec son arrivée à Londres est amusante et donne lieu à quelques traits d'humour féministes bienvenus.

Mais c'est sans doute dans la troisième partie, quand Diana et Steve, avec ses amis, vont sur le front, qu'on voit le meilleur du film. La guerre, avec l'horreur des tranchées, la terreur pour les civiles, y est évoquée clairement. Ca reste soft, c'est un blockbuster pour toute la famille, mais quand même, c'est l'occasion de scènes poignantes. C'est aussi dans cette partie que se trouve sans doute la plus belle scène du film, lorsque Diana sort des tranchées alors qu'on découvre pour la première fois sa tenue de Wonder Woman, et traverse tout le no man's land jusqu'au camp ennemi, en détournant les balles avec ses bracelets et son bouclier. C'est vraiment très réussi !

La dernière partie du film, jusqu'au duel avec le grand méchant, est très spectaculaire, cataclysmique, mais plus conventionnelle. Avant un épilogue un peu cucul, où on apprend quand même que c'est l'amour qui peut sauver le monde !

Le film n'est donc pas parfait. Mais il n'empêche, c'est tout de même très réussi. Il y a de l'action épique, des combats spectaculaires, de l'humour, une pincée de féminisme. Bref, un vrai film de super-héros, très divertissant. On aurait aimé un méchant avec plus d'envergure mais ne faisons pas la fine bouche. D'autant que Gal Gadot, dans le rôle de Wonder Woman, est étincelante !

The Wall : très bon thriller de guerre minimaliste et tendu

C'est la fin de la guerre du Golfe en Irak. Deux soldats américains sont la cible d'un redoutable sniper, à côté d'un pipeline en construction où des ouvriers et des militaires ont été tués. L'un de d'eux militaires arrive à se mettre à l'abri derrière un mur en ruine mais le sniper reste invisible...

The Wall est un remarquable thriller de guerre, tendu, véritable huis clos en plein air, dans le désert irakien. Un film assez minimaliste mais très efficace.

Grâce à un scénario retors, le film opère une déconstruction en règle du mythe du héros. Un anti-American Sniper, en quelque sorte... Et avec un certain cynisme, The Wall est aussi un film sur le non-sens de la guerre.

Vraiment un bon film !