mercredi 2 octobre 2024

All we imagine as light : beaux portraits féministes, délicats et lumineux

 

Un récit féministe mais sans être militant ou démonstratif. Le film s'écoule, lentement, délicat et plein de douceur, et il devient lumineux dans sa dernière partie, avec quelques accents oniriques, pour laisser poindre un espoir.

(critique complète ci-dessous ou ici)

 

Prabha est infirmière à Mumbai. Son mari vit en Allemagne et elle n’a pratiquement pas de nouvelles de lui depuis des années mais elle s’interdit toute vie sentimentale. Anu, sa jeune colocataire, fréquente en cachette un jeune homme qu’elle n’a pas le droit d’aimer : il est d’une famille musulmane. 

A travers le portrait de deux femmes, et même trois avec Parvaty qui va emmener ses deux amies dans son village d’origine, c’est à une évocation de la société indienne que le film nous invite, et notamment de la condition des femmes, avec les contraintes auxquelles elles sont soumises. C’est bien un récit féministe mais sans être militant de manière frontale ou démonstrative. Le film s'écoule, lentement, délicat et plein de douceur, et il devient lumineux dans sa dernière partie, avec quelques accents oniriques, pour laisser poindre un espoir. 

J’ai aimé le remarquable travail de mise en scène. Très vivant, tant dans la moiteur et la densité de Mumbai que dans les embruns et la quiétude d’un village en bord de mer. Elle se fait sensuelle dans l’évocation du désir, assumé ou refoulé, pour des histoires d’amour contrariées. Un beau film. 

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All we imagine as light, un film de Payal Kapadia
avec Kani Kusruti, Divya Prabha, Chhaya Kadam

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