jeudi 10 octobre 2024

The Apprentice : Un portrait sans concession, mordant, drôle... et terrifiant


Evidemment c'est un portrait sans concession de Donald Trump, une évocation de la façon dont il est devenu le personnage et le milliardaire qu’on connaît. Mais le film est aussi un portrait de l’Amérique, d’un certain rêve américain, celui du self made man et d’un capitalisme sans limite.

(critique complète ci-dessous ou ici)

Au début des années 1970, le jeune Donald Trump, fils d’un promoteur immobilier, voit grand pour l’entreprise familiale qu’il veut reprendre en main. Mais il faudra d’abord faire face aux accusations du département de justice fédéral qui les accuse de ne pas louer de logement aux personnes noires. Donald va trouver de l’aide auprès d’un célèbre avocat, Roy Cohn. 

The Apprentice est évidemment un portrait sans concession de Donald Trump, une évocation de la façon dont il est devenu le personnage et le milliardaire qu’on connaît. Le film le dépeint d’abord comme un jeune homme certes ambitieux mais sous la coupe de son père autoritaire et dur. Ce qui va le changer, c’est sa rencontre avec Roy Cohn, un avocat amoral et puissant, qui va le prendre sous son aile et le façonner. La thèse du film est ainsi de montrer que Donald n’est pas devenu Trump tout seul… Les trois règles enseignées par Roy Cohn font écho de manière étonnante à ce qu’on connaît de Trump : 1° Attaquer, toujours attaquer. 2° Ne jamais rien admettre 3° Quoi qu’il arrive, se déclarer vainqueur. 

Une des forces dramatique du film est de décrire une double trajectoire croisée. Celle de l’ascension de Trump, qui finira par échapper à son mentor, et celle de Roy Cohn, parallèle un temps à celle de Trump avant de redescendre, jusque dans la déchéance physique. L’apprenti a dépassé le maître dans le cynisme. 

Mais le film est aussi un portrait de l’Amérique, d’un certain rêve américain, celui du self made man et d’un capitalisme sans limite. Donald Trump est le produit, parmi d’autres, de cette Amérique. Sauf qu’il est devenu aussi président des Etats-Unis et aspire à le redevenir… 

A quelques jours des élections présidentielles américaines, le film est politique, mordant, édifiant, parfois drôle, et parfois assez terrifiant. Il offre aussi à ses deux acteurs principaux un écrin pour briller et ils le font de manière magistrale. Sebastian Stan est étonnant de mimétisme dans son incarnation hyper crédible de Trump. Quant à Jeremy Strong, il est tout simplement extraordinaire en Roy Cohn, un personnage pour lequel on arrive même à la fin du film à avoir de la pitié (alors qu’il apparaît au début du film comme un monstre de cynisme et de manipulation). 

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The Apprentice, un film de Ali Abbasi
avec Sebastian Stan, Jeremy Strong, Maria Bakalova


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