C'est bien à un thriller qu'on assiste, un thriller du quotidien, haletant et sans répit... La dernière partie du film est comme le point d’orgue du récit et offre quelques minutes absolument bouleversantes. Un moment de vérité et d’humanité blessée qu’on prend en plein cœur.
(critique complète ci-dessous ou ici)
Souleymane vient de Guinée Conakry. Il est en France mais sans papier. Il parcourt toute la journée les rues de Paris pour livrer des repas mais son obsession, c’est le rendez-vous qu’il a dans deux jours, c’est son entretien pour sa demande d’asile.
Dans sa première partie, le film suit le quotidien de Souleymane, entre les livraisons aux quatre coins de Paris et les nuits dans un hébergement d’urgence fourni par le 115. C'est bien à un thriller qu'on assiste, un thriller du quotidien, haletant et sans répit, avec les galères, les humeurs des clients à gérer et les profiteurs de tout poil à affronter, avec les humiliations et les violences subies… avec aussi, parfois, quelques gestes bienveillants de générosité qui font du bien. Et pendant ce temps, Souleymane répète le récit qu’on lui a dit d’apprendre par cœur, pour son entretien. Même si ça ne correspond pas à la réalité de ce qu’il a vécu.
Puis arrive le moment de l’entretien. Cette dernière partie du film est comme le point d’orgue du récit et offre quelques minutes absolument bouleversantes. Un moment de vérité et d’humanité blessée qu’on prend en plein cœur.
Abou Sangare, comédien amateur, est de tous les plans, et il est incroyable. Il donne une formidable force et une grande authenticité à son personnage.
L’histoire de Souleymane est un film important pour aider à prendre conscience de la détresse et de la condition précaire des personnes sans papier en France, et sortir enfin des clichés et des idées reçues.
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