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L'adaptation cinématographique que propose David Lowery est d’une beauté à couper le souffle. Les images sont sublimes, au service d’un film fantastique (dans tous les sens du terme), un récit onirique, symbolique, une histoire fascinante et mystérieuse, ouverte à toutes les interprétations.
(critique complète ci-dessous ou ici)
A la cour du roi Arthur, un jour de Noël, un étrange chevalier vert, mi-homme mi-arbre, apparaît. Il lance un défi aux chevaliers présents : lequel aura le courage de lui infliger un coup ? Celui-ci devra alors, un an plus tard, aller le retrouver et à son tour et c’est le chevalier vert qui lui infligera un coup identique. C’est Gauvain, le neveu du roi, qui répond au défi et qui tranche la tête du chevalier vert. Ce dernier reprend sa tête en main et donne rendez-vous à Gauvain une année plus tard avant de repartir sur son cheval…
The Green Knight est inspiré d’un poème d’amour chevaleresque anglais du XIVe siècle : “Sire Gauvain et le chevalier vert”. L'adaptation cinématographique qu’en propose David Lowery est d’une beauté à couper le souffle. Les images sont sublimes, au service d’un film fantastique (dans tous les sens du terme), un récit onirique, symbolique, une histoire fascinante et mystérieuse, ouverte à toutes les interprétations. Le réalisateur se saisit du poème original et le revisite, modifiant sensiblement la fin et rend l’histoire bien plus sombre, et plus énigmatique.
Le rythme de l’ensemble du film est lent, contemplatif. Mais cela ne veut pas dire qu’il ne se passe rien, loin de là ! Les rebondissements sont là, surprenants, les différents personnages rencontrés sont nombreux et variés. Et puis, à la fin, un peu comme dans A Ghost Story, le temps s’accélère et le film devient assez vertigineux… jusqu’à un dénouement vraiment étonnant, non sans une certaine ironie.
On l’a dit, les images sont sublimes, la photographie superbe, la réalisation virtuose, les costumes, les décors, les créatures fantastiques participent pleinement au spectacle. Et puis il y a la formidable bande originale de Daniel Hart qui donne une identité sonore bien particulière au film.
On perçoit bien la portée symbolique de l’histoire, bien qu’elle reste énigmatique et sujette à de nombreuses interprétations. Sa dimension existentielle est évidente, sur la vie et la mort. Il y a bien sûr aussi la question de l’honneur, propre aux récits de chevalerie. Et David Lowery fait aussi de cette histoire l’histoire d’une relation mère-fils compliquée. Certains, sans doute, seront perturbés par ce côté mystérieux, avec un film qui choisit de laisser le spectateur interpréter, ou pas, ce qui est raconté. C’est au contraire, pour moi, une des forces incontestables du film et ce qui en fait toute sa profondeur. Impossible de ne pas repenser au film, longtemps après l’avoir vu, et d’ébaucher des hypothèses d’interprétation. Mais on peut aussi choisir de se laisser porter par l’histoire, avec ses images sublimes, sans chercher à tout comprendre. Finalement, la vie et la mort sont faites de mystères…
Je n’ai finalement qu’un seul regret : ne pas avoir pu voir le film en salle (il n’a pas été distribué en France dans les cinémas). Mais heureusement qu’Amazon Prime Video nous le rend accessible. The Green Knight est tout simplement un chef d’oeuvre hypnotique, à ne pas manquer !
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