D’une grande maîtrise formelle, tout en sobriété et en retenue, le film évoque avec pessimisme l’âme humaine, les blessures profondes et les dégâts collatéraux de la violence et de la culpabilité, la difficulté, voire l’impossibilité, d’échapper à son destin. Et, malgré tout, la soif de rédemption…
(critique complète ci-dessous ou ici)
William Tell est un ancien militaire devenu joueur professionnel. Il sillonne les casinos et un jour il croise la route de Cirk, un jeune homme dont le père était aussi militaire et qui a fini par se suicider. Cirk est obsédé par l’idée de se venger d’un officier qu’il considère comme responsable de la mort de son père. William prend alors Cirk sous son aile, bien décidé à le détourner du chemin de la violence qu’il a lui-même trop bien connu…
The Card Counter est un film noir, un thriller psychologique et un drame intime autour d’un homme hanté par son passé. Le personnage de William Tell, méticuleux voire maniaque, trouve dans sa routine de joueur professionnel, de chambre d’hôtel en chambre d’hôtel et de casino en casino, un moyen d'échapper à ses fantômes. Jusqu'à ce qu'il croise le jeune Cirk qui va le confronter à nouveau à son passé. En cherchant à sauver ce jeune homme de son désir de vengeance, il cherche aussi sa propre rédemption.
Mais derrière le drame intime de son personnage central, le film dresse aussi en filigrane le portrait d’une Amérique hantée par les fantômes de Guantanamo et marquée par sa violence.
D’une grande maîtrise formelle, tout en sobriété et en retenue, le film évoque avec pessimisme l’âme humaine, les blessures profondes et les dégâts collatéraux de la violence et de la culpabilité, la difficulté, voire l’impossibilité, d’échapper à son destin. Et, malgré tout, la soif de rédemption… En ce sens, The Card Counter a sans doute aussi une certaine dimension spirituelle.
Enfin, tout est fait pour mettre en valeur le jeu subtil et habité d’Oscar Isaac, formidable acteur.
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