Un très joli premier film de Yohan Manca, un film qui sonne juste, une chronique lumineuse, pleine d’espoir mais sans pour autant être naïve... même s'il n'est pas facile de s'extraire du déterminisme social, l'art doit pouvoir y contribuer !
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Nour a 14 ans et vit dans un quartier populaire d’une ville du sud de la France, au bord de la mer. Son été va être rythmé par les mésaventures de ses trois grands frères, la maladie de sa mère et les travaux d’intérêt général qu’il doit effectuer. Mais un jour, alors qu’il repeint un couloir de son collège, il découvre le cours d’été animé par Sarah, une chanteuse lyrique…
Mes frères et moi est un très joli premier film de Yohan Manca, un film qui sonne juste, une chronique lumineuse, pleine d’espoir mais sans pour autant être naïve. C'est l'histoire de Nour et ses trois grands frères. Leur père n'est plus là et leur mère est malade. Elle devrait être en soins palliatifs mais ses fils veulent la garder à la maison jusqu'à la fin. Les trois grands frères se débrouillent, chacun à leur manière et pas vraiment de manière légale, pour ramener de l’argent à la maison. Nour est encore au collège, mais il n’a qu’une envie : partir. Lui qui ne cesse de faire écouter à sa mère alitée et inconsciente le chant lyrique que son père, d’origine italienne, chantait à sa femme pour la séduire, quand il entend un jour, dans une salle de classe, un chant interprété par Pavarotti, il ne peut pas s’empếcher d’aller voir…
C'est une belle histoire de fratrie, entre des frères attachés l’un à l’autre, même s’ils jouent les gros durs. Des personnages bien caractérisés et attachants, malgré leurs côtés agaçants parfois. Des frères dont on perçoit la fierté pour leur père disparu et l'amour pour leur mère en fin de vie et dont ils veulent s’occuper jusqu’au bout. Le film est plein d’empathie pour ses personnages et invite à aller au-delà de la première impression.
Au coeur du film, il y a Nour et sa découverte du chant lyrique. Une sorte de Billy Elliot méditérranéen., qui doit faire face à l'incompréhension de ses frères. Alors que son destin semble tout tracé, à la suite de ses frères, il découvre le chant lyrique. Que deviendra Nour demain ? Le dernier plan laisse la question en suspens. Mais quand on voit son regard dans la belle scène à l'opéra, on se dit qu'il y a de l'espoir… même s'il n'est pas facile de s'extraire du déterminisme social, l'art doit pouvoir y contribuer !
Dans le rôle de Nour, Maël Rouin-Berrandou, tout jeune acteur au jeu très naturel et juste, est absolument formidable. A noter également la belle interprétation de Dali Benssalah, Sofian Khammes et Moncef Farfar dans les rôles des trois frères et l'excellente Judith Chemla dans celui de Sarah.
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