lundi 3 janvier 2022

Lamb : un conte étrange et fascinant, d’une beauté froide et cruelle

 
★★★☆

Derrière ce conte étonnant se cache une façon originale d’évoquer le drame de la perte d’un enfant dans un couple mais le film est aussi l’occasion d’explorer, dans la beauté sauvage des paysages islandais, la frontière entre l’humanité et l’animalité.

(critique complète ci-dessous ou ici)

 

Maria et Ingvar sont éleveurs de moutons dans une ferme reculée en Islande. Un beau matin, une de leurs brebis met bas un agneau particulier… Le couple décide alors de le prendre chez eux et de l’élever comme leur propre enfant. 

Lamb est un conte surprenant et fascinant, d’une beauté froide et cruelle, qui témoigne de l’originalité et même de l’étrangeté dont le cinéma scandinave est capable. Après un prologue mystérieux, dans la tempête, un soir de Noël, l’histoire est racontée en trois chapitres, d’abord presque sans dialogue pour décrire le quotidien de ce couple d’éleveurs de moutons. Puis survient l’événement inattendu, et la réaction de Maria et Ingvar est troublante : ils adoptent cet étrange nouveau-né sans se poser de question, et lui donnent le nom d’Ada. Tout cela semble redonner vie à leur couple et leur procurer un bonheur qu’ils avaient perdu. Mais l’arrivée d’un troisième personnage va compliquer les choses, ainsi que l’attention insistante de la brebis qui a donné naissance à Ada… 

Derrière ce conte étonnant se cache une façon originale d’évoquer le drame de la perte d’un enfant dans un couple (on le comprend petit à petit dans le récit), le douloureux travail de deuil, la blessure qui ne se referme jamais, le vide qui ne peut jamais être comblé… 

Mais le film est aussi l’occasion d’explorer, dans la beauté sauvage des paysages islandais, la frontière entre l’humanité et l’animalité. Il y a le personnage d’Ada, bien-sûr, mais de nombreux animaux sont des personnages à part entière du film, notamment des moutons. Mais qui, finalement, est le plus humain ou le plus animal dans cette histoire ? 

A souligner enfin : la remarquable performance de Noomi Rapace dans le rôle de Maria. 

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Lamb, un film de Valdimar Jóhannsson


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