Les crimes du futur est un film perturbant et complexe, qui projette dans l’avenir des peurs et des inquiétudes d'aujourd'hui, qu'elles soient écologiques ou anthropologiques. Forcément, c’est un film clivant… mais aussi fascinant ! Certainement pas tout public, il crée un malaise mais donne aussi à réfléchir...
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Dans un avenir indéterminé, Saul est un artiste performer qui met en scène, avec sa partenaire Caprice, la métamorphose de ses organes dans des spectacles underground. Timlin, enquêtrice du Bureau du Registre National des Organes, s’intéresse de près à eux. Enfin, un groupe mystérieux se manifeste, voulant profiter de la notoriété de Saul pour révéler au monde ce qu’ils considèrent comme la nouvelle étape de l’évolution du corps humain.
Les crimes du futur est un film perturbant et complexe, qui projette dans l’avenir des peurs et des inquiétudes d'aujourd'hui, qu'elles soient écologiques ou anthropologiques. Cronenberg renoue avec son esthétique si personnelle, poisseuse et organique (comme par exemple dans Existenz ou La Mouche). Attention : âmes sensibles s’abstenir. On voit beaucoup de sang et beaucoup d’organes… sans pour autant que le film soit simplement gore. Ces scènes servent le film et trahissent l’obsession du corps chez le réalisateur.
Dans ce monde futuriste étrange, où la douleur physique a disparu, les gens cherchent à ressentir quelque chose dans l’expérience de diverses scarifications voire des actes chirurgicaux. La chirurgie est devenue la nouvelle sexualité ! Et il y à tout au long du film un érotisme latent… mais sans sexe. Et il faut avouer que c’est assez fascinant, comme ces scènes de performances artistiques extrêmes où on pratique une chirurgie à vif pour extraire de “nouveaux organes” créés par stimulation hormonale, tatoués à l'intérieur même du corps, et qu'on exhibe comme des œuvres d'art, avec un public captivé en train de filmer l’opération.
Forcément, c’est un film clivant… mais aussi fascinant ! Certainement pas tout public, il crée un malaise mais donne aussi à réfléchir, sur la nature humaine, le rapport au corps, le transhumanisme, la sexualité, l’art, l’écologie… Comment l'humanité peut-elle s'adapter à un environnement dont elle est elle-même responsable de l'évolution ? Le peut-elle seulement ? Et à quel prix ?
Il faut souligner la remarquable interprétation, intrigante, du trio de ses acteurs et actrices principaux : Viggo Mortensen, Léa Seydoux et Kristen Stewart. A noter également, l’excellente bande originale de Howard Shore, compositeur fidèle de Cronenberg.
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