mercredi 1 décembre 2021

The Power of the Dog : un film au ton singulier qui déconstruit les codes du Western. Magistral.

 
★★★★

The Power of the Dog signe le grand retour de Jane Campion, avec un film au ton singulier qui déconstruit les codes du Western. On comprend rapidement que le film va parler de masculinité, et en particulier de masculinité toxique. Mais le film joue sur les ambiguïtés et les sous-entendus pour mieux brouiller les pistes.

(critique complète ci-dessous ou ici)

Dans les années 1920, Phil et George Burbank sont deux frères qui ne se ressemblent pas du tout. Phil est à la fois un ours qui ne se lave pas, un cowboy macho et cruel, et un homme instruit et brillant. George est bienveillant et bonhomme, mais manque cruellement de personnalité. Ils sont à la tête d’un des plus gros ranchs du Montana. Lorsque George épouse Rose, une jeune veuve qui tient une auberge, Phil ne le supporte pas et se met en tête de la détruire. Et pour l’atteindre, il va se servir de Peter, le fils de Rose, un jeune homme sensible et efféminé. 

The Power of the Dog signe le grand retour de Jane Campion au cinéma (même si c'est sur Netflix...), avec un film au ton singulier qui déconstruit les codes du Western. On comprend rapidement que le film va parler de masculinité, et en particulier de masculinité toxique. Et c’est bien le cas. Mais les personnages, qu’on pense avoir cernés dès le début, se révèlent petit à petit plus complexes. Le film joue sur les ambiguïtés et les sous-entendus pour mieux brouiller les pistes. C’est aussi un film sur les apparences trompeuses, sur le regard qu'on porte sur les autres, sur les stéréotypes... dans un récit qui, grâce à un scénario intelligent, ne révèle ses véritables tenants et aboutissants que lors du dernier acte, dans une conclusion magistrale (je me suis fait avoir !). 

Le film a reçu le prix de la mise en scène au festival de Venise et c'est bien mérité. Les images sont sublimes, avec de nombreuses connotations métaphoriques, le ton et le rythme étonnants, la bande originale excellente, composée par Johnny Greenwood. Et puis il y a un extraordinaire Benedict Cumberbatch mais aussi les excellents Jesse Plemons, Kirsten Dunst et le jeune Kodi Smit-McPhee. 

Ce Western pas comme les autres est assurément un retour gagant pour Jane Campion !

-------
The Power of the Dog, un film de Jane Campion, disponible sur Netflix


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire