jeudi 30 décembre 2021

Madeleine Collins : une histoire remarquable autour du mensonge et de l'amour

 

★★★☆

Avec ce récit de double vie, Madeleine Collins propose une histoire remarquable autour du mensonge et de l’amour. Le mensonge y apparaît comme une façon de fuir une réalité à laquelle on ne peut pas, ou on ne veut pas, faire face. Mais il devient un piège qui se referme douloureusement un jour ou l’autre…

(critique complète ci-dessous ou ici)

Judith mène une double vie. En France, elle est mariée à Melvil, un chef d’orchestre, avec qui elle a eu deux garçons aujourd’hui adolescents. En Suisse, elle vit avec Abdel et elle élève une petite fille. Traductrice, elle invente des déplacements aux quatre coins de l’Europe pour jongler entre ses deux vies et les garder dans un équilibre précaire et dangereux. 

Après un prologue un peu mystérieux (mais qui prendra tout son sens un peu plus tard dans le film), on découvre Judith et sa double vie. Et on se demande comment elle en est arrivé là, et s’il y a un lien entre ses deux vies pourtant très différentes. On cherche dans des détails des indices qui pourraient nous apporter quelques éléments de réponse… Grâce à un scénario fort bien ficelé, qui ménage le suspense et va de rebondissements en révélations, le mystère se lève petit à petit et la tension monte quand la machine se grippe, révélant les fragilités et la détresse de Judith, dans sa fuite en avant, avant de se terminer, de manière plus classique mais assez efficace, en véritable thriller. 

Avec ce récit de double vie, Madeleine Collins propose une histoire remarquable autour du mensonge et de l’amour. Le mensonge y apparaît comme une façon de fuir une réalité à laquelle on ne peut pas, ou on ne veut pas, faire face. Mais il devient un piège qui se referme douloureusement un jour ou l’autre… Mais finalement, est-on dupé ou se laisse-t-on duper par l’autre ? Est-on victime ou complice du mensonge de l’autre ? 

Le film baigne dans une ambiance trouble à la Hitchcock (on pense notamment à Vertigo, et d’ailleurs l’excellente bande originale composée par Romain Trouillet a des accents qui rappellent la musique de Bernard Herrmann) ou à la Chabrol. Et Virginie Efira démontre, une fois de plus, toute l’étendue de son talent d’actrice. 

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Madeline Collins, un film d'Antoine Barraud


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