lundi 13 décembre 2021

West Side Story : un spectacle total enthousiasmant !


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On est bien au-delà d’une comédie musicale filmée, c’est une véritable oeuvre de cinéma, un spectacle total (musique, chant, chorégraphies…). Par rapport à la version de 1961, le film propose une version plus contrastée, où les couleurs vives et chaudes, notamment pour évoquer la communauté portoricaine ou lors de la mémorable scène du bal, s’opposent aux couleurs froides et sombres, en particulier dans d’impressionnantes scènes de rixes, qui assument même une violence plus explicite. 

(critique complète ci-dessous ou ici)

 

New-York, dans les années 1950. Deux gangs s’affrontent : les Jets (blancs américains) et les Sharks (portoricains). Un soir de bal, Tony et Maria tombent amoureux l’un de l’autre… mais cet amour est-il possible entre deux jeunes gens issus de communautés rivales ? 

West Side Story, dont l’histoire s’inspire de Roméo et Juliette, est peut-être la plus illustre comédie musicale, déjà portée à l’écran en 1961 par Robert Wise dans un chef d’oeuvre qui avait remporté 10 Oscars. Soixante ans plus tard, Steven Spielberg en propose donc sa version (un projet qui lui tient à coeur depuis très longtemps) et c’est une réussite enthousiasmante ! 

Le film débute par un plan séquence hallucinant qui permet de situer le contexte : un quartier de New-York en train d’être complètement rasé pour être remplacé par des gratte-ciels, et les deux gangs qui s’affrontent. Maître Spielberg est à la baguette, avec une caméra très mobile. On est bien au-delà d’une comédie musicale filmée, c’est une véritable oeuvre de cinéma, un spectacle total (musique, chant, chorégraphies virevoltantes…). Par rapport à la version de 1961, le film propose une version plus contrastée, où les couleurs vives et chaudes, notamment pour évoquer la communauté portoricaine ou lors de la mémorable scène du bal, s’opposent aux couleurs froides et sombres, en particulier dans d’impressionnantes scènes de rixes, qui assument même une violence plus explicite. 

On retrouve l’intrigue et les personnages de la comédie musicale, et du premier film, à une exception près. Doc, le pharmacien qui emploie Tony et qui est son confident, est remplacé par Valentina, la veuve de Doc, qui tient toujours le magasin de médicaments et de confiseries. Le changement est tout à fait convaincant et permet même un lien émouvant avec le premier film puisque Valentina est interprétée par Rita Moreno, qui jouait le rôle d’Anita dans le film de Robert Wise. 

Autre différence majeure avec le film de 1961 : le casting. Alors que les principaux acteurs étaient doublés par des chanteurs chez Robert Wise, tous les acteurs de Spielberg chantent eux-mêmes leur partie. Par ailleurs, les membres du gang des Sharks sont tous interpétés par des acteurs latinos (alors que le film de 1961 pratiquait largement le whitewashing, comme cela se faisait couramment à l’époque). Le casting de 2021 est du reste absolument remarquable, beaucoup sont rompus aux comédies musicales de Broadway : ça se voit et ça s’entend ! Du coup, presque tous sont très peu voire pas du tout connus au cinéma, à part Ansel Elgort (Tony), qui lui a déjà plusieurs films à son actif (et qui, ma foi, chante fort bien). Enfin, le film est bilingue, anglais et espagnol, et les dialogues en espagnol ne sont pas sous-titrés (une excellente idée, réaliste et porteuse de sens). 

Par les thèmes qu’il aborde, West Side Story garde une actualité étonnante : communautarisme, violence, immigration, pauvreté, place des femmes… Nous sommes bien dans les années 1950 à New-York, la reconstitution est remarquablement réussie, mais Spielberg réalise son film aujourd’hui, et ça se sent. Il choisit ainsi d’accentuer certains thèmes aux résonances contemporaines, notamment autour des personnages féminins ou des tensions communautaires. 

Et puis il y a la formidable musique de Leonard Bernstein, dirigée pour l’occasion par le grand chef Gustavo Dudamel. Une musique qui accentue les sentiments d’euphorie dans les scènes joyeuses ou d’émotion dans les scènes dramatiques. J’ai fini le film en larmes…  

En un mot, le West Side Story de Spielberg est tout simplement un chef d’oeuvre, que j’ai immédiatement envie de revoir ! 

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West Side Story, un film de Steven Spielberg


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