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"A la frontière parfois du documentaire, avec ses nombreux acteurs amateurs issus eux-mêmes de la population nomade qu’il évoque, Nomadland est un road movie d’une humanité et d’une beauté, esthétique et morale, bouleversantes."
(Critique complète ci-dessous ou ici)
Alors que la cité minière où elle vivait s’est transformée en cité fantôme à cause de la crise économique, et après le décès de son mari, Fern a décidé d’adopter un mode de vie nomade, allant de lieu en lieu au gré de petits boulots, et vivant dans son van. Sur la route, elle croise et recroise d’autres personnes qui ont opté pour ce mode de vie, en rupture avec les standards de la société actuelle.
A la frontière parfois du documentaire, avec ses nombreux acteurs amateurs issus eux-mêmes de la population nomade qu’il évoque, Nomadland est un road movie d’une humanité et d’une beauté, esthétique et morale, bouleversantes.
A l’origine de ce mode de vie nomade, fragile et précaire, il y a le plus souvent des circonstances de vie difficiles et douloureuses. Pourtant il n’y a aucun misérabilisme dans Nomadland, bien au contraire. Il y a bien sûr de l’émotion et une réelle nostalgie qui imprègne l’ensemble du film mais ce dernier est porté aussi par un souffle de liberté, une belle poésie, un élan d’espoir. Derrière les apparences d’hommes et de femmes en marge, ignorés, véritables migrants dans leur propre pays, on découvre de belles âmes et une communauté où règnent la débrouille et l’entraide.
D’une certaine façon, le récit fonctionne comme une véritable métaphore de la vie, dans laquelle nous sommes de simples voyageurs de passage sur terre, riches de nos rencontres, en quête d’appartenance et de reconnaissance, en besoin d’entraide et de solidarité. Avec aussi nos fragilités et nos blessures plus ou moins enfouies, dont on peut finalement s’ouvrir à des personnes de confiance qui croisent notre route. C’est beau et criant de vérité.
La réalisation de Chloé Zhao est d’une maîtrise éblouissante. On est transporté par la beauté des images, tant dans la façon de filmer les gens que les paysages somptueux, grâce à une photographie magnifique, avec aussi la belle musique élégiaque de Ludovico Einaudi. Et puis il y a la prestation de Frances McDormand, toujours aussi géniale.
Nomadland est un film qui donne envie de vivre, malgré les épreuves, grâce aux rencontres qui jalonnent notre chemin, avec l’assurance que, d’une manière ou d’une autre, on se recroisera sur la route.
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