mercredi 9 juin 2021

Les séminaristes : entre intégrité et compromission

★★★★ 
"Les séminaristes est un film qui frappe d’abord par son travail extraordinaire d’un point de vue formel, avec ses plans saisissants et parfois surprenants. (...) Le film ne parle pas vraiment de la religion ou de la foi. Du moins pas directement. Il parle plutôt de conflit moral face à un régime totalitaire, il parle d’intégrité et de compromission, de résistance et de collaboration."

(Critique complète ci-dessous ou ici)

En Tchécoslovaquie, au début des années 80, en plein régime communiste, deux jeunes séminaristes commencent leur formation. Ils vont être confrontés à un dilemme : se soumettre à la police secrète de l’Etat qui contrôle l'Église officielle, ou rester fidèles à leurs convictions, au risque de leur propre vie, en rejoignant l'Église souterraine et clandestine.  

Les séminaristes est un film qui frappe d’abord par son travail extraordinaire d’un point de vue formel, avec ses plans saisissants et parfois surprenants (comme les jeunes séminaristes autour d’une table de ping pong ou sur un trampoline par exemple), tournés dans un magnifique noir et blanc, en format 4/3. 

En réalité, le film ne parle pas vraiment de la religion ou de la foi, malgré son sujet. Du moins pas directement. Il parle plutôt de conflit moral face à un régime totalitaire, il parle d’intégrité et de compromission, de résistance et de collaboration. Même si le récit se déroule en Tchécoslovaquie communiste, on est moins dans une reconstitution historique minutieuse que dans un récit intime et politique universel. Le choix du noir et blanc donne d’ailleurs un caractère un peu intemporel à l’histoire. Avec un récit parfois elliptique et des images à la portée symbolique, le film donne à réfléchir et crée une atmosphère assez oppressante. C’est remarquable. 

-------

Les séminaristes, un film d'Ivan Ostrochovský



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire