jeudi 11 janvier 2024

Moi Capitaine : un sujet fort, un traitement qui manque d'âpreté

★★☆☆

Le film a le mérite de décrire les conditions dramatiques dans lesquelles tant d'hommes et de femmes traversent la moitié de l’Afrique et la Mer Méditerranée pour atteindre ce qu’ils pensent être une terre promise. (...) Mais le film n’a pas l'âpreté, la rudesse de son sujet. Les qualités esthétiques du film sont indéniables, les images sont belles, peut-être trop belles…

(critique complète ci-dessous ou ici)

Seydou et Moussa ont 16 ans. Ils ont décidé de mettre secrètement de l’argent de côté pour pouvoir quitter leur pays, le Sénégal, et rejoindre l’Europe, avec des rêves plein la tête. Lorsque l’occasion se présente, ils partent ensemble, sans rien dire à leurs proches. Mais ils vont très vite déchanter… 

Le film a le mérite de décrire les conditions dramatiques dans lesquelles tant d'hommes et de femmes parcourent la moitié de l’Afrique et traversent la Mer Méditerranée pour atteindre ce qu’ils pensent être une terre promise. Non seulement les conditions de sécurité et d’hygiène sont catastrophiques mais ils doivent aussi faire face à la cupidité, l’inhumanité et la violence des profiteurs et des passeurs qui vont croiser leur route. 

Les scènes dans le bateau sur la Méditerranée sont particulièrement évocatrices. D’autant qu'on y voit un gamin de seize ans, qui ne sait même pas nager, recevoir la responsabilité de piloter le bateau, le propulsant responsable de la vie de dizaines d’hommes, de femmes et d’enfants.

Le problème, c'est que le film n’a pas l'âpreté et la rudesse de son sujet. Les qualités esthétiques du film sont indéniables, les images sont belles, peut-être trop belles… Les quelques scènes oniriques ne m’ont pas gêné. Mais la fin du film m’a laissé aussi un peu perplexe. Je me suis même demandé, justement, si elle était réelle ou rêvée… Dans les deux cas, ça ne me satisfait pas vraiment. Et malgré une belle dernière image, cette conclusion m’a laissé sur ma faim. 

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Moi capitaine, un film de Matteo Garrone
avec Seydou Sarr, Moustapha Fall, Issaka Sawadogo

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