mercredi 7 décembre 2022

Les bonnes étoiles : un roadmovie bouleversant, d'une infinie tendresse

★★★

Le pitch du film pourrait, au premier abord, nous faire penser à une histoire sordide. Il n’en est rien ! Ce serait d’ailleurs mal connaître Hirokazu Kore-eda, qui porte un regard d’une infinie tendresse sur les personnages de son film, cette drôle de famille de circonstance, avec ses membres cabossés au gré d'une vie marquée par l'abandon.

(critique complète ci-dessous ou ici)

Par une nuit pluvieuse, en Corée du Sud, une jeune femme abandonne son bébé dans une boîte prévue à cet effet, dans une église. Mais le bébé est récupéré par deux hommes qui, occasionnellement, volent des bébés abandonnés pour les vendre sur le marché noir de l’adoption. C’est alors que la jeune femme décide de revenir à l’église pour récupérer son enfant… Ils vont finalement se retrouver tous ensemble sur la route, pour rencontrer les nouveaux parents potentiels. 

De retour avec son thème de prédilection, la famille, Hirokazu Kore-eda propose dans son nouveau film un roadmovie bouleversant autour des thématiques de l’abandon d’enfant et de l’adoption. Comme c’est souvent le cas pour le réalisateur japonais, ce n’est pas l’histoire d’une famille traditionnelle, plutôt une famille qui se construit au gré des circonstances, une famille qui finit par se choisir mutuellement. 

Le pitch du film pourrait, au premier abord, nous faire penser à une histoire sordide. Il n’en est rien ! Ce serait d’ailleurs mal connaître Hirokazu Kore-eda, qui porte un regard d’une infinie tendresse sur les personnages de son film, cette drôle de famille de circonstance, avec ses membres cabossés au gré d'une vie marquée par l'abandon. 

Même avec un petit côté thriller dans l'intrigue, le récit est plutôt lent, pour prendre le temps de développer ses personnages et leurs relations les uns envers les autres. C'est cela qui compte avant tout dans le film. Et c’est magnifique d’humanité. Et cela donne quelques scènes sublimes. Je pense par exemple à une scène la nuit dans une voiture où un personnage est au téléphone avec son mari alors qu’elle entend une musique de film qui ravive des souvenirs communs, ou deux scènes qui se succèdent dans une grande roue, notamment une déclaration d’amour extraordinaire, ou enfin, peut-être la scène qui m’a le plus touché, vers la fin du film, dans une chambre d’hôtel où toute la “famille” est réunie, et ce qui se dit dans l’obscurité, des paroles toutes simples mais tellement importantes et belles. 

Le réalisateur a affirmé que s'il a voulu tourner son film en Corée, c'est d’abord pour pouvoir travailler avec le génial Song Kang-Ho (acteur fétiche de Bong Joon-ho), qui a d'ailleurs reçu le prix d'interprétation masculine à Cannes pour ce rôle. Mais il est entouré par un casting irréprochable. 

Il faut aussi rappeler que Les bonnes étoiles a remporté le prix du jury oecuménique lors du dernier festival de Cannes...

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Les bonnes étoiles, un film de Hirokazu Kore-eda
avec  Song Kang-Ho, Dong-won Gang, Doona Bae


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