Le Pinocchio de Guillermo del Toro est à la fois sombre et léger. Sombre par l’omniprésence de la mort, la cruauté des humains mais aussi sa recontextualisation dans l’Italie fasciste des années 30. Mais le film est aussi léger par ses nombreuses touches d’humour, parfois même burlesques.
(critique complète ci-dessous ou ici)
Dans son Pinocchio, sorti sur Netflix, Guillermo del Toro revisite et s’approprie le conte de Collodi autour d'un pantin de bois qui prend vie et dont le nez s'allonge lorsqu'il ment. Il y insuffle ses propres thématiques et obsessions (la mort, la différence, la monstruosité, la tolérance…)
Tout d’abord, il invente un prologue (très réussi) qui situe l’origine de la création de Pinocchio par Gepetto dans un contexte de deuil, celui de son fils Carlo, mort tragiquement dans un bombardement au cours de la Première Guerre mondiale. Plusieurs années après le drame, inconsolable, Gepetto crée la marionnette dans une nuit de désespoir, noyée dans l’alcool. Chez del Toro, la marionnette a des faux-airs de créature de Frankenstein, en bois, et en plus mignon quand même ! Mais dans le film, Pinocchio provoque d’abord l’effroi chez ceux qui le voient animé, à commencer par Gepetto lui-même.
Le Pinocchio de Guillermo del Toro est à la fois sombre et léger. Sombre par l’omniprésence de la mort, la cruauté des humains mais aussi sa recontextualisation dans l’Italie fasciste des années 30. Cette histoire de marionnette qui n’en fait qu’à sa tête, dans ce contexte, devient une sorte d’ode à la désobéissance, contre la discipline fasciste… Mais le film est aussi léger par ses nombreuses touches d’humour, parfois même burlesques. Le film se termine de façon convaincante et émouvante… et différemment du conte de Collodi.
Pour sa version de Pinocchio, del Toro a choisi l’animation en stop-motion. C’est pourquoi il co-réalise son film avec Mark Gustafson (qui était notamment chargé de l’animation du Fantastic Mr Fox de Wes Anderson). La technique est évidemment parfaitement maîtrisée et l’univers esthétique est vraiment très beau. Le film bénéficie une fois de plus du talent d’Alexandre Desplat pour une bande originale impeccable, avec quelques chansons qui jalonnent le film et lui donnent un petit côté comédie musicale très agréable.
Bref, une version personnelle et originale, poétique et superbe esthétiquement, qui renouvelle de façon convaincante le conte de Collodi.
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