mercredi 7 décembre 2022

Les pires : à la fois chronique sur l'adolescence et autofiction sur un tournage

 ★★★☆

Par le procédé de la mise en abyme, le film oscille entre le vrai-faux documentaire et la fiction. Les pires est à la fois une chronique sociale sur l'adolescence aujourd’hui et une sorte d’autofiction sur un tournage de film. Déroutant et fort.

(critique complète ci-dessous ou ici)

 

Le tournage d’un film va avoir lieu dans la cité Picasso, à Boulogne-sur-Mer. Un casting est organisé et quatre ados sont choisis : Lily, Ryan, Maylis et Jessy. Dans la cité, tout le monde s’étonne : pourquoi n’ont-ils choisi que les pires ? 

Le film s’ouvre sur des images de casting et on se demande si on ne va voir un documentaire. Mais dès le titre du film affiché à l’écran, on retrouve les codes de la fiction. Par le procédé de la mise en abyme, le film oscille entre le vrai-faux documentaire et la fiction. Les pires est à la fois une chronique sociale sur l'adolescence aujourd’hui et une sorte d’autofiction sur un tournage de film. Déroutant et fort. 

Le récit évoque avec finesse la réalité des adolescents aujourd’hui, la violence dont ils sont capables entre eux, immédiatement publiée sur les réseaux sociaux, mais aussi les stratagèmes qu’ils mettent en place et les carapaces qu’il revêtent pour se cacher, se protéger, alors qu’en réalité ils ont juste un immense besoin d’amour et de reconnaissance… 

Là où le film est original, c'est qu'il assume ses propres interrogations sur ce qu’il est justement en train de montrer. Ainsi, le film questionne la représentation des cités au cinéma et ses effets pervers possibles, il interroge sur le fait de faire tourner des ados, avec des scènes limites ou ambiguës, notamment autour de la violence et de l'intimité. On passe par des sentiments ambivalents envers les différents personnages, en particulier le réalisateur. C'est plutôt casse-gueule… mais le film parvient à retomber sur ses pattes avec une scène finale extraordinaire et bouleversante ! 

Les jeunes acteurs crèvent l'écran par leur énergie et leur justesse. Et parmi eux, une pépite : la jeune Mallory Wanecque. Il y a fort à parier qu'on la reverra devant une caméra !

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Les pires, une film de Lise Akoka et Romane Gueret
avec Mallory Wanecque, Timéo Mahaut, Johan Heldenbergh


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