(critique complète ci-dessous ou ici)
Tori, un jeune garçon, et Lokita, une adolescente, sont arrivés seuls d’Afrique en Belgique. Ils se présentent l’un et l’autre comme frère et soeur, mais l’administration belge a des doutes. Tout ce que souhaite Lokita, c’est d’avoir des papiers pour faire une formation de femme de ménage et s’intaller dans un petit appartement avec Tori. En attendant, elle fait des petits boulots clandestins pour pouvoir envoyer de l’argent à sa famille restée au pays.
Tori et Lokita est un drame social à la manière des frères Dardenne : réaliste, sobre et implacable, tout en étant profondément humain. Avec en plus, dans le dernier tiers du film, une dimension de thriller. Malgré l'histoire dramatique racontée, le film ne verse pas dans le misérabilisme, ni le pathos, mais garde toujours un regard plein d'empathie sur deux personnages qui font ce qu'ils peuvent dans la situation précaire qui est la leur.
Ce n'est pas que l'administration soit inhumaine avec eux, elle est juste froide et inflexible, sans compassion. D'ailleurs ses représentants sont toujours hors champ dans le film, sans visage. Ce qui est vraiment inhumain et révoltant, ce sont les profiteurs, les passeurs et ceux qui profitent de la précarité de ces jeunes, abusent d’eux et les exploitent pour leur business, qui plus est illégal.
Et nous, spectateurs, dans tout cela ? La fin, terrible (et qui n'est pas sans rappeler la parabole biblique de bon Samaritain), nous interpelle : elle interroge nos peurs et notre indifférence… et leurs conséquences qui peuvent être dramatiques.
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