★★★★
Pas de voyeurisme dans le film : il n'y a aucune reconstitution des attentats. Le récit est concentré sur le travail des services antiterroristes, leur traque des deux hommes en fuite, dans un thriller palpitant, spectaculaire. Dans ce genre musclé et nerveux, Cédric Jimenez n'a sans doute pas d'égal aujourd'hui dans le cinéma français.
(critique complète ci-dessous ou ici)
Soirée du 13 novembre 2015 : plusieurs attaques terroristes touchent Paris, au stade de France, lors d’un concert au Bataclan, sur des terrasses de café. Le bilan est terrible : 130 morts, des centaines de blessés… et deux terroristes en fuite.
Novembre est un film choc, haletant, suffoquant même parfois, alors qu'on connaît pourtant le dénouement. Le film commence le soir du 13 novembre, alors qu'on apprend les attaques terroristes dans Paris. On voit l'appareil antiterroriste se mettre aussitôt en action, et le stress ne nous quitte pas, nous tenant en haleine jusqu'à l'assaut final, filmé de façon immersive, très impressionnante.
Pas de voyeurisme dans le film : il n'y a aucune reconstitution des attentats. Le récit est concentré sur le travail des services antiterroristes, leur traque des deux hommes en fuite, dans un thriller palpitant, spectaculaire. Dans ce genre musclé et nerveux, Cédric Jimenez n'a sans doute pas d'égal aujourd'hui dans le cinéma français. On y voit des enquêteurs à cran alors que les deux terroristes sont en fuite et que plane la menace d'une autre attaque. Ils ne dorment pratiquement pas pendant cinq jours et doivent garder leur sang froid et respecter la procédure, pour éviter des bavures ou des erreurs. Ils sont humains… On voit leur stress, leur désarroi, leurs doutes ou leur colère quand les fausses pistes et les impasses s’accumulent. On voit aussi leur détermination et leur courage. Le réalisateur parvient à transcrire à la fois le stress de la traque et l'humanité de ses personnages.
Le film souligne aussi le rôle déterminant, et courageux, d'une femme qui informe la police sur la planque des terroristes, et qui doit convaincre les policiers qu’elle n’est pas en train de leur mentir. Une femme qui, aujourd’hui, a changé d’identité et se trouve sous protection policière.
L'ensemble du casting, impressionnant, est très impliqué et convaincant.
Comme le rappelle le texte au début du film, c'est une fiction… mais elle est bien inspirée de faits réels, et le scénario est très documenté. Si les personnages sont souvent fictifs, l’histoire qui nous est racontée est très proche de la réalité. Et puis pour le spectateur, le souvenir du drame est encore là, ravivé par les quelques images d'archives incluses dans le film, le rappel du terrible bilan humain, l'évocation de l'hommage national et la minute de silence observée par tout le pays…
C'est le deuxième film de la rentrée qui fait écho aux attentats de 2013. Dans une optique très différente de l'intime et bouleversant Revoir Paris, le parti pris haletant et spectaculaire de Novembre nous remue aussi beaucoup, dans tous les sens du terme.
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Novembre, un film de Cédric Jimenez
avec Jean Dujardin, Anaïs Demoustier, Sandrine Kiberlain
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