Un thriller d'espionnage passionnant sur la réalité de l'Egypte aujourd'hui, où politique et religion s’entremêlent, entre jeux de pouvoir, complots et hypocrisie. C’est évidemment un film politique, un pamphlet sans concession...
(critique complète ci-dessous ou ici)
Adam est un simple fils de pêcheur mais, grâce à son Imam, il est accepté dans la prestigieuse université Al-Azhar au Caire, la plus grande institution de l’Islam sunnite. Lorsque le grand Imam meurt de façon soudaine, le jour de la rentrée, il va falloir procéder à l’élection de son successeur. Adam va alors se trouver embarqué au coeur d’une lutte de pouvoir sans pitié, entre les différents courants religieux et les intérêts de l’Etat.
La conspiration du Caire est un thriller d'espionnage passionnant sur la réalité de l'Egypte aujourd'hui, où politique et religion s’entremêlent, entre jeux de pouvoir, complots et hypocrisie. C’est évidemment un film politique, un pamphlet sans concession qui dénonce les abus du pouvoir et les dérives autoritaires de l’Etat, la collusion entre la politique et la religion, et les hypocrisies des élites, qu’elles soient politiques ou religieuses.
Tourné en Turquie (le réalisateur, Tarik Saleh, de père égyptien et de mère suédoise, est indésirable en Egypte…), le film arrive pourtant à nous faire pénétrer dans les coulisses de l’université Al-Azhar, les cours de ses différents professeur entourés des étudiants, les différents courants représentés, entre tradition, progressisme et radicalisme, les prières récitées le soir dans les dortoirs ou le concours de récitation et de psalmodie, tout en montrant le contraste de cette vie à l’écart avec la vie nocturne cairote. Le dépaysement est total et passionnant.
Mais le film (comme l’indique plus explicitement le titre international, traduction du titre original, Boy from Heaven) est aussi un récit initiatique pour un jeune homme qui va perdre son innocence et ses illusions. [spoiler/] A la fin du film, le silence d’Adam est lourd de sens quand son imam lui demande ce qu'il a appris de son passage à Al-Azhar… [/spoiler]
La réalisation est ample, certains plans sont somptueux et impressionnants, le scénario fort bien écrit (d’où son prix au dernier festival de Cannes) et les interprètes sont remarquables (notamment Tawfeek Barhom dans le rôle d'Adam).
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