Un polar noir, très noir. Autour d’une histoire sordide de prédateur, le film parle de la transmission familiale et sociale de la violence. Comme une malédiction dévastatrice, la violence se transmet par un héritage familial ou par certaines traditions culturelles et sociales.
(critique complète ci-dessous ou ici)
A la mort de leur père, Guillaume, qui est policier, propose la gérance du bowling dont il vient d’hériter à Armand, son demi-frère marginal à qui son père n’avait rien légué. Armand refuse dans un premier temps mais finit par accepter, sans imaginer la spirale de violence dans laquelle il va s’engager.
Bowling Saturne est un polar noir, très noir (le film est interdit en salle aux moins de 16 ans). Autour d’une histoire sordide de prédateur, le film parle de la transmission familiale et sociale de la violence. Comme une malédiction dévastatrice, la violence se transmet par un héritage familial ou par certaines traditions culturelles et sociales. Une violence qui revêt de multiples formes - souvent masculines - et dont les femmes sont la plupart du temps les victimes. Une violence qui conduit à une masculinité toxique et confère une bestialité à l’être humain.
Le film le fait très bien ressentir et en cela, il est assez dérangeant. La mise en scène est remarquable de maîtrise, implacable, créant un malaise certain. Au début du film, il y a une scène de meurtre difficilement supportable (mais qui se justifie pour le propos du film). Tout au long du récit, une ambiance poisseuse et pesante, avec beaucoup de scènes nocturnes, jusqu'à une scène finale glaçante.
Le parallèle avec le cercle de chasseurs est peut-être un peu trop appuyé… mais le film a sans aucun doute une portée symbolique voire archétypale, avec une dimension presque mythologique (une fraternité ennemie, un héritage maudit, un destin qui paraît inexorable…).
Un polar remarquable, avec d’excellents interprètes (à commencer par Arieh Worthalter), mais un polar vraiment très noir.
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