Evidemment que Simone Veil, personnage important du XXe siècle, méritait un biopic. L’évocation de son parcours, traversé de tragédies terribles, et de ses luttes politiques et sociales, est essentielle. Le problème est, je trouve, dans la réalisation. Il y a dans le film des tics un peu agaçants, un manque général de sobriété qui tranche avec le personnage que l’histoire évoque...
(critique complète ci-dessous ou ici)
De son enfance heureuse à son parcours politique et ses luttes, en passant par sa déportation à Auschwitz, le film évoque le destin de Simone Veil et son parcours hors du commun.
Evidemment que Simone Veil, personnage important du XXe siècle, méritait un biopic. L’évocation de son parcours, traversé de tragédies terribles, et de ses luttes politiques et sociales, est essentielle. Ces dernières entrent d’ailleurs en écho de manière saisissante aujourd’hui, à l’heure où les discours nationalistes et porteurs de haine refont de plus en plus surface. Le projet est donc indiscutable et la dimension pédagogique mérite d’être soulignée pour un film sur l'importance de la mémoire et des combats humanistes pour la justice et la dignité. J’ai appris des choses que je ne connaissais pas sur Simone Veil, notamment tout son travail de réforme des prisons. Et ceux qui ont la vue courte et qui ne perçoivent en Simone Veil que la femme qui a légalisé l’avortement auront intérêt à voir le film et entendre son discours à l’assemblée nationale…
J’ai aussi bien aimé le côté intime dans le film, l’importance de l’exemple de sa mère, sa relation fusionnelle avec sa soeur Milou, la belle histoire d’amour avec son mari, et leur soutien réciproque indéfectible. Le va et vient incessant entre différentes époques de la vie de Simone Veil est une bonne idée pour souligner l'unité et la cohérence de sa vie avec ses luttes.
Le problème est, je trouve, dans la réalisation. Il y a dans le film des tics un peu agaçants, un manque général de sobriété qui tranche avec le personnage que l’histoire évoque, une insistance un peu lourde sur les camps de concentration (même s'il fallait évidemment l'évoquer !), et globalement trop de pathos, accentué par une musique souvent trop présente.
Elsa Zylberstein est très bien mais elle est desservie par les prothèses grotesques dont elle est affublée pour essayer de la faire ressembler à Simon Veil (en particulier âgée). C'est le gros problème, souvent, des biopics… Alors que Rebecca Marder, sans prothèse (alors qu'elle ne ressemble pas non plus vraiment à Simone Veil jeune…) est tout à fait remarquable.
Bref, un film à voir pour le personnage qu’il évoque, malgré une réalisation qui peut, parfois, un peu agacer.
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