Angoissé et sombre, Le monde d’hier filme les arcanes du pouvoir comme une tragédie grecque. C’est implacable et glaçant, avec ses jeux de pouvoir, entre loyauté et trahison, sa violence sourde et son cynisme…
(critique complète ci-dessous ou ici)
Elisabeth de Raincy est Présidente de la République. Elle a choisi de ne pas se représenter à la fin de son mandat. A trois jours du premier tour de l’élection présidentielle, son Secrétaire Général lui apprend qu’un scandale va éclabousser son successeur désigné au lendemain du premier tour, garantissant la victoire au candidat d’extrême-droite.
Évidemment, ce n’est pas un hasard si le film sort quelques jours avant le premier tour de l’élection présidentielle en France ! Le film est de la politique fiction… mais qui se veut ancré dans le réel. Et il faut avouer qu’il est brûlant d’actualité, tant d’un point de vue politique que géopolitique.
Angoissé et sombre, Le monde d’hier filme les arcanes du pouvoir comme une tragédie grecque. C’est implacable et glaçant, avec ses jeux de pouvoir, entre loyauté et trahison, sa violence sourde et son cynisme… La mise en scène a un parti pris théâtral évident, avec un ton dramatique, ample (peut-être même un peu trop accentué dans son dénouement). Ca peut déplaire… mais j’ai trouvé que c’était bien maîtrisé. En tout cas, c’est un dispositif qui met les acteurs au coeur du film et dans ce domaine, on est gâté, notamment avec le duo formé par Léa Drucker et Denis Podalydès.
Bien-sûr que c’est un film politique engagé… Mais son intelligence est d'interroger, de poser des questions. Jusqu'où peut-on aller pour "sauver la démocratie" ? La fin justifie-t-elle les moyens ? Le film suggère sans dire, il sous-entend voire envisage l'inenvisageable mais sans apporter de réponse explicite, sans prendre parti sur le bien fondé ou non des solutions envisagées. C’est au spectateur de se faire sa conviction. Un film qui interpelle et fait réfléchir.
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