Grâce à la réalisation immersive, nerveuse, et même parfois fiévreuse, on est embarqué avec Julie dans son quotidien à cent à l'heure. On est stressé avec elle, on partage sa colère, ses angoisses et ses frustrations. On est totalement en empathie, craignant à tout instant qu’elle craque, voire qu’elle commette l’irréparable.
(critique complète ci-dessous ou ici)
Julie élève seule ses deux enfants tout en travaillant comme femme de chambre dans un palace parisien. Elle fait les trajets tous les jours depuis sa maison, à la campagne. Alors qu’elle tient enfin un entretien d’embauche pour un poste qui correspond à ses qualifications, une grève générale paralyse les transports…
A plein temps est un formidable portrait de femme et un drame social haletant, mené comme un thriller et qui nous laisse à bout de souffle. Être à plein temps, pour une mère de deux enfants qui vit seule, devant jongler entre sa vie de famille (gérer les enfants, l’école, la nounou, son ex qui tarde à verser la pension alimentaire…) et sa vie professionnelle (le stress du travail, les exigences des supérieurs, les longs déplacements quotidiens…), c'est un peu une vie de fou… et ça devient carrément un cauchemar lorsque les transports en commun sont paralysés par une grève générale.
On suit Julie pendant quelques jours, au plus près de son quotidien. On la voit la tête sous l’eau, sa vie est sur le fil du rasoir. Au bord du gouffre, elle tient le coup pour ses enfants… mais jusqu'à quand aura-t-elle la force de le faire ? Grâce à la réalisation d’Eric Gravel, immersive, nerveuse, et même parfois fiévreuse, on est embarqué avec Julie dans son quotidien à cent à l'heure. On est stressé avec elle, on partage sa colère, ses angoisses et ses frustrations. On est totalement en empathie, craignant à tout instant qu’elle craque, voire qu’elle commette l’irréparable.
Le prix du meilleur réalisateur au festival de Venise 2021, pour ce film, n’est pas usurpé ! Tout comme celui de la meilleure actrice pour Laure Calamy qui, une fois de plus, est extraordinaire dans le rôle de Julie. Quelle force, quelle intensité dans son jeu ! Notons enfin l’excellente bande originale qui accompagne parfaitement le film, composée par Irène Drésel (que je ne connaissais pas du tout).
Si A plein temps est un portrait de femme, il est aussi un portrait social de notre époque où tout va si vite, où le stress, les pressions diverses et les colères tendent à nous mettre tous à bout de souffle.
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