Le film est, derrière le drame intime qu’il raconte, une étude psychologique et sociologique très fine, mais aussi troublante, sur l’identité et les apparences. Il évoque explicitement le racisme mais il aborde, en filigrane, d’autres questions liées à l’identité : les classes sociales, le genre, la sexualité... ce qui en fait un récit aux questions très contemporaines.
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A New-York, dans les années 20, Irene retrouve par hasard une amie d’enfance, Clare, dans un hôtel réservé aux Blancs. Pourtant, Irene et Clare sont noires, mais elles ont la peau suffisamment claire pour que les Blancs puissent ne pas s’en rendre compte. D’ailleurs, Clare se fait passer pour une Blanche, elle est même mariée à un homme qui la croit blanche, tout en étant par ailleurs ouvertement raciste. Irene, elle, s’est mariée à un médecin noir et vit toujours à Harlem. Leur rencontre va provoquer une fascination trouble entre les deux femmes.
Clair-obscur est l’adaptation d’un roman de Nella Larsen, Passing, sorti à la fin des années 20. Le film est, derrière le drame intime qu’il raconte, une étude psychologique et sociologique très fine, mais aussi troublante, sur l’identité et les apparences. Il évoque explicitement le racisme mais il aborde, en filigrane, d’autres questions liées à l’identité : les classes sociales, le genre, la sexualité... ce qui en fait un récit aux questions très contemporaines. Le film est troublant parce qu’il joue sur les limites voire la fluidité des identités. Il est aussi troublant par son dénouement ambigu (et pour cette raison, très intéressant !)
Première réalisation de l’actrice Rebecca Hall, Clair-obscur est un film d’une maîtrise remarquable, une mise en scène sophistiquée et élégante, sublimée par une magnifique image en noir et blanc. Avec peut-être un petit manque d'émotion (lié à la sophitication de la réalisation ?)... Mais le choix du noir et blanc se révèle particulièrement judicieux, entretenant une ambiguité qui sied au récit, grâce à un jeu subtil sur les lumières et l’exposition de l'image. Mentionnons enfin les excellentes interprétations de Thessa Thompson et Ruth Negga.
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