mercredi 26 avril 2023

Beau is afraid : un cauchemar éveillé qui fascine autant qu'il dérange

 ★★★★

Un cauchemar éveillé, un récit halluciné, un film dément et imprévisible, qui fascine autant qu'il dérange. C'est aussi un film psychanalytique, qui évoque une relation mère-fils toxique, et qui parle surtout de culpabilité. Ari Aster démontre une fois de plus son éblouissante virtuosité de réalisateur, avec une liberté folle.

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Beau, bientôt cinquante ans, doit aller voir sa mère, à l’occasion de l’anniversaire de la mort de son père, et ça l’angoisse un peu. Mais alors qu’il s’apprête à partir pour aller chez elle, l’univers entier semble se liguer contre lui…

Beau a peur. Il a peur des gens qui l'entourent, il a peur du monde qui l'environne, il a peur de sa mère, il a peur de l'héritage reçu de son père qu'il n'a jamais connu, il a peur de lui-même…

Beau is afraid est d'abord un cauchemar éveillé, un récit halluciné, un film dément et imprévisible, qui fascine autant qu'il dérange (c’est donc un film pour public averti…). On assiste à un trip inquiétant, peuplé de personnages assez fous, dans la tête de Beau qui, visiblement, ne va pas bien du tout. Pour son côté étrange et impénétrable, le film m'a fait penser un peu à Under the Silver Lake de David Robert Mitchell, un autre de ces nouveaux maîtres du cinéma de genre. 

C'est aussi un film psychanalytique, qui évoque une relation mère-fils toxique, à un point qu'on n'imagine pas au début de l'histoire, et qui parle surtout de culpabilité. Celle qu'on veut projeter sur les autres, celle qu'on laisse nous ronger et nous détruire. En passant, on a un peu l'impression que le réalisateur règle ses comptes avec la morale judéo-chrétienne (c'était déjà un peu le cas dans Midsommar) notamment autour de la culpabilité et de la sexualité. 

Une telle histoire foisonnante et délirante donne l’occasion à Ari Aster de démontrer une fois de plus son éblouissante virtuosité de réalisateur, avec une liberté folle. C’est sans doute un peu long, ça peut paraître parfois outrancier, mais quel talent et quelle inventivité !

Il faut enfin souligner la performance incroyable de Joaquin Phoenix, au meilleur de sa forme. 

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Beau is afraid, un film d'Ari Aster
avec Joaquin Phoenix, Nathan Lane, Amy Ryan

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