Un film historique et social passionnant et intense, qui nous plonge dans les luttes ouvrières de la fin des années 60. On se dit que le monde a changé, au moins en surface. Et pourtant on entend forcément aussi des échos avec des préoccupations d'aujourd'hui, sur le monde du travail ou les inégalités sociales.
(critique complète ci-dessous ou ici)
Peu après mai 68, Robert, professeur d’université et militant d’extrême-gauche, décide de se faire embaucher dans une usine Citroën comme simple ouvrier. Sa motivation, c’est d’être au plus près du monde ouvrier et préparer la révolution. Quand l’entreprise décide de se rembourser des accords de Grenelle en forçant les ouvriers à travailler 45 minutes de plus par jour, à titre gracieux, Robert et quelques autres y voient l’occasion d’initier un mouvement social.
L’établi, adaptation du livre autobiographique éponyme de Robert Linhart, est un film historique et social passionnant et intense, qui nous plonge dans les luttes ouvrières de la fin des années 60. J'avoue que je ne connaissais pas vraiment cette démarche de nombreux intellectuels de gauche, infiltrés dans les usines, pour être au plus près du monde ouvrier.
L’immersion dans le monde des usines Citroën dans les années 60 est très réussie, avec ses conditions de travail éprouvantes : travail à la chaîne, cadences infernales, brimades et humiliations des chefs, racisme et sexisme banalisés… On se dit que le monde a changé, au moins en surface. Et pourtant on entend forcément aussi des échos avec des préoccupations d'aujourd'hui, sur le monde du travail ou les inégalités sociales.
Le film pose aussi la question de l’engagement politique et social, des idéaux à l’épreuve de la réalité, des rêves de changer le monde et des désillusions… Autant d’interrogations qui demeurent pertinentes aujourd'hui.
Excellent casting, Swann Arlaud en tête, très convaincant. A noter également, la belle bande originale composée par Flemming Nordkrog.
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