Comme à son habitude, Nicolas Philibert propose un documentaire sobre, au plus près de la réalité. Sans aucun commentaire, sinon quelques lignes à la fin du film, sans voix off, le film capte au naturel le quotidien de ce bateau pas comme les autres. C’est parfois, certes, un peu perturbant, mais c’est surtout bouleversant d’humanité.
(critique complète ci-dessous ou ici)
Comme à son habitude, Nicolas Philibert propose un documentaire sobre, au plus près de la réalité. Sans aucun commentaire, sinon quelques lignes à la fin du film, sans voix off, le film capte au naturel le quotidien de ce bateau pas comme les autres. C’est parfois, certes, un peu perturbant, mais c’est surtout bouleversant d’humanité.
On assiste ainsi à différents ateliers et des échanges en groupe. Il y a, en fil rouge, le bilan hebdomadaire du bar, avec des comptes qui ne tombent jamais justes, des ateliers dessin où chaque usager explique devant les autres ce qu’il a dessiné, des ateliers corporels… On assiste à des interactions entre usagers ou avec les accueillants, sans qu'on sache toujours à quel titre ils sont là (et parfois même en se demandant s’il s’agit de patient ou de soignant). On y voit des patients interpréter un chant ou un morceau à la guitare. On voit aussi parfois des hommes et des femmes isolés, un peu perdus, le regard dans le vide, comme connectés à un autre monde.
Le film devient bouleversant quand ces hommes et ces femmes évoquent, face caméra, leurs troubles et leurs obsessions, comme ce jeune homme qui cherche à se protéger des ondes négatives qui l’assaillent, leurs idées saugrenues, comme cet homme persuadé d’être la réincarnation de van Gogh, leurs fragilités, avec parfois une étonnante lucidité sur eux-mêmes (“sans les médicaments, je me prends pour Jésus, moi !”)...
Le regard bienveillant de la caméra de Nicolas Philibert nous donne à connaître des hommes et des femmes attachants, qui peuvent créer en nous un certain malaise parfois, mais qui surtout nous touchent, avec leur perception différente du monde, leur sensibilité à fleur de peau, leur poésie propre.
Sur l’Adamant est une vraie expérience de cinéma, un film qui interroge notre regard sur la normalité et les fragilités humaines.
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