Entre histoire et légende, une grande fresque tragique, de fureur et de sang, aux accents féministes. L’évocation d'une Algérie qu'on ne connaît pas vraiment, pré-coloniale, au XVIe siècle et sous occupation espagnole. Bref, un pari pleinement réussi pour ce premier film algérien en costume !
(critique complète ci-dessous ou ici)
1516 en Algérie. Le corsaire Aroudj Barberousse libère Alger de l’occupation espagnole et prend le pouvoir sur le royaume. On le soupçonne d’avoir assassiné le roi Salim Toumi avec qui pourtant il avait fait alliance. Une femme va lui tenir tête : la reine Zaphira.
Entre histoire et légende, La dernière reine est une grande fresque tragique, de fureur et de sang, aux accents féministes. C’est l’évocation d'une Algérie qu'on ne connaît pas vraiment, pré-coloniale, au XVIe siècle et sous occupation espagnole. Avec un personnage féminin fort dont les historiens discutent de l'historicité. Mais comme le disait la réalisatrice du film (j'ai eu le privilège d'assister à une séance en présence de l'équipe du film) : si le personnage a bien existé alors pourquoi avoir cherché à l'invisibiliser avec tant d'énergie, et s'il n'a pas existé alors pourquoi avoir mis autant d'énergie à l'inventer ? Bref, qu’elle ait existé ou non, la reine Zaphira est un personnage qui méritait un film !
La dernière reine est un grand film en costume, avec une reconstitution minutieuse d’une période de l'histoire mal connue. C’est aussi un film à la dimension politique, qui fait écho aux tensions d'aujourd'hui en Algérie et ailleurs, et veut répondre à l’invisibilisation des femmes dans l’histoire, en,la racontant du point de vue des femmes. C’est enfin un film populaire par son histoire romanesque, ses scènes épiques, ses personnages hauts en couleur (les corsaires !), l’ensemble tourné dans des décors naturels avec des costumes somptueux. Les actrices et acteurs sont excellents, avec un travail important sur les langues parlées (différents dialectes et des vlangues de tout le pourtour méditéranéen, notamment pour les corsaires).
Bref, un pari pleinement réussi pour ce premier film algérien en costume !
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