★★★★
Un film vraiment étonnant, avec une idée de départ tout à fait originale, qui donne à vivre au spectateur une expérience sensorielle assez troublante, sublimée par la performance habitée de Marta Nieto.
(critique complète ci-dessous ou ici)
Ingénieure du son dans le cinéma, une femme se rend compte qu’elle est en train de se désynchroniser : son cerveau perçoit les sons plus tard que les images qui leur correspondent. Au début, ce n’est que d’une fraction de seconde mais ça suffit pour la rendre incapable de faire son travail. Et puis le phénomène s’amplifie et sa vie devient un véritable cauchemar.
En décalage est un film vraiment étonnant, avec une idée de départ tout à fait originale, qui donne à vivre au spectateur une expérience sensorielle assez troublante, sublimée par la performance habitée de Marta Nieto. On se retrouve en effet à la place de l'héroïne, déboussolée par sa désynchronisation entre le son et l’image, et c’est assez perturbant.
Petit à petit, on se rend compte que ce phénomène, qui demeure inexpliqué d’un point de vue médical dans le film, a valeur de symbole ou d’allégorie. L’héroïne est en réalité désynchronisée d’elle-même. C’est son mal-être qui s’exprime, sa quête d’elle-même. Et des révélations personnelles vont encore accentuer les choses. Pour guérir, il lui faudra se réconcilier avec elle-même et avec son passé.
Au fur et à mesure que l’histoire avance, on se demande vraiment comment tout va se terminer… et ça se termine de façon surprenante, avec une fin que je trouve tout à fait réussie.
Le travail sur le son, évidemment, est remarquable et le film contient de belles idées de mise en scène (comme par exemple cette magnifique scène en décalé, extraordinairement romantique, qui commence dans un restaurant…).
En décalage est une belle réussite, un drame existentiel aux accents fantastiques.
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