Trois contes noirs, étranges et fantastiques, aux atmosphères différentes : le premier est sombre et inquiétant, le deuxième sarcastique et cynique, le troisième lyrique et nostalgique. Récits métaphoriques, les trois courts métrages gardent une part de mystère et restent ouverts à différents niveaux d'interprétation.
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Sorti assez discrètement au début de cette année sur Netflix, La Maison est une petite pépite de film d’animation qui m’avait complètement échappé. Le film est constitué de trois courts métrages d’une demie heure environ qui utilisent la technique du stop motion (avec des objets réels, filmés image par image). Ils ont en commun de se passer dans la même maison, mais sont sans lien direct entre eux. Ils se déroulent non seulement à des périodes différentes mais aussi dans des mondes très différents : les héros de la première histoire sont une famille d’êtres humains, dans la deuxième il s’agit d’une souris anthropomorphe et dans la dernière de chats anthropomorphes.
Ce sont trois contes noirs, étranges et fantastiques, aux atmosphères différentes : le premier est sombre et inquiétant, le deuxième sarcastique et cynique, le troisième lyrique et nostalgique. Récits métaphoriques, les trois courts métrages gardent une part de mystère et restent ouverts à différents niveaux d'interprétation.
Le premier conte, probablement mon préféré, utilise les codes du film d’épouvante pour revisiter avec originalité le thème de la maison hantée et le mythe de Faust. Il évoque l’histoire d’une famille pauvre dont le père, humilié par sa famille, conclut un accord avec un mystérieux architecte qui lui offre une magnifique maison, à condition d’abandonner leur petite chaumière. Et le rêve se transforme petit à petit en cauchemar.
Le deuxième conte raconte l’histoire d’un agent immobilier qui cherche à vendre la maison. Mais il se rend compte qu'elle est soudain infectée de nuisibles de toutes sortes dont il n’arrive pas à se débarrasser.
Le troisième conte est d’une noirceur plus modérée, en réalité plutôt mélancolique et nostalgique. Dans un monde post-apocalyptique marqué par une lente mais inexorable montée des eaux, la maison désormais isolée abrite quelques locataires accueillis par la propriétaire du lieu. Faut-il rester dans la maison ou partir, vers un horizon incertain ?
Les trois histoires sont écrites par la même scénariste, Enda Walsh, mais chacune est réalisée par d’autres réalisateurs (respectivement Emma De Swaef et Marc James Roels, Niki Lindroth von Bahr et enfin Paloma Baeza). Dans tous les cas, la maîtrise de la technique d’animation est remarquable, la minutie et la précision dans les moindres détails des personnages et des décors font merveille, au service de trois histoires originales et riches.
La Maison est bien une petite pétite à exhumer du catalogue Netflix ! Attention toutefois, le film n'est pas fait pour les enfants...
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