Un survival intime aux accents apocalyptiques, un road trip métaphysique dans le désert, une sorte de Mad Max hypnotique et méditatif... Mais c’est aussi un film imprévisible, qui réserve quelques chocs sidérants.
(critique complète ci-dessous ou ici)
Dans les montagnes au sud du Maroc, Luis, accompagné de son fils Estéban, recherche sa fille aînée. Avec sa voiture peu adaptée aux pistes à emprunter, il se joint à un groupe de ravers en route vers une autre fête, à travers un désert inhospitalier.
Comme le précise un panneau en ouverture du film, le Sirāt désigne un pont, plus fin qu’un cheveu et plus tranchant qu’une épée, qui relie le paradis et l’enfer, et que les âmes doivent traverser après la mort. C’est à ce chemin, sur un fil, au plus près de la mort, que le film nous invite.
Il s’agit d’un survival intime aux accents apocalyptiques, un road trip métaphysique dans le désert, une sorte de Mad Max hypnotique et méditatif. Le récit est ponctué de scènes de danses jusqu’à la transe, et immergé dans une musique électro lancinante. Mais c’est aussi un film imprévisible, qui réserve quelques chocs sidérants. Vraiment. Une expérience cinématographique marquante.
Certes, le film est un peu cryptique, ou du moins il ne se dévoile que partiellement, laissant au spectateur le soin d’interpréter et de poursuivre ce qu’il propose. Beaucoup de questions restent sans réponse, et cela dès le début. Par exemple, pourquoi Luis cherche-t-il sa fille ? Et pourquoi embarque-t-il son fils avec lui ? La dimension spirituelle du récit est évidente, elle est tout de même assez diffuse, et j’ai trouvé que peu de lumière en ressortait. C’est tout de même un film sombre, dur… mais incontestablement fascinant.
Ce qui fascine en particulier, c’est le remarquable travail de réalisateur d’Oliver Laxe. Dans les paysages incroyables du désert marocain, certains plans sont d’une force expressive impressionnante. Par exemple, la façon de filmer les enceintes noires des teufeurs au milieu du désert en est venu à évoquer pour moi les monolithes de 2001 - L’odyssée de l’espace !
Sergi Lopez, père meurtri en quête de sa fille, est bouleversant. A part pour le rôle d’Estéban le fils de Luis, les autres acteurs sont issus de castings sauvages parmi les teufeurs. Le film permet d’ailleurs de porter un regard différent sur cette communauté tribale moderne, en marge de la société.
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