vendredi 5 septembre 2025

Miroirs No 3 : Un récit pudique et épuré autour du deuil et de la reconstruction

Le film choisit la pudeur et l’épure, les silences et les non-dits, les zones grises, pour traduire la part de mystère qui accompagne tout processus de réparation et de reconstruction après un deuil.  

(critique complète ci-dessous ou ici)

Laura, étudiante à Berlin, survit miraculeusement à un accident de voiture dans lequel son compagnon meurt. Secouée, elle est recueillie chez Betty, qui a été témoin de l’accident et qui s’occupe d’elle avec affection. Le mari et le fils de Betty refont surface. D’abord réticents, ils finissent par accepter Laura. Mais on sent bien qu’un secret pèse sur la famille… 

Miroirs No 3 (le titre d’une pièce pour piano de Maurice Ravel) est un récit croisé sur le deuil et la reconstruction qui s’ensuit, entre une jeune femme qui a perdu son compagnon brutalement et une femme soixantenaire qui ne s’est pas encore remise d’une perte douloureuse dont elle ne veut pas parler. Tout n’est pas dit dans le film, loin de là. Le récit laisse en effet des zones d’ombres, même si on en apprend un peu au cours du film. 

Le film choisit plutôt la pudeur et l’épure, les silences et les non-dits, les zones grises, avec un récit parfois sur un fil, pour traduire la part de mystère qui accompagne tout processus de réparation et de reconstruction après un deuil. 

Cette approche pleine de finesse fait confiance au spectateur pour compléter le puzzle, ou pas. Faut-il forcément tout comprendre, tout expliquer ? D’autant que la fin du film, qu’on pourrait qualifier de semi-ouverte, est aussi belle et lumineuse. 

Comme dans tous les derniers films de Christian Petzold, on retrouve Paula Beer dans le rôle principal, et elle est toujours aussi remarquable.

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Miroirs No 3, un film de Christian Petzold
avec Paula Beer, Barbara Auer, Matthias Brandt

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