mercredi 22 mai 2024

Le tableau volé : Avidité et mensonge dans le monde de l’art

 ★★★☆

Librement inspiré d’une histoire vraie, le film se construit autour d’un récit habile et fin où le mensonge, sous différentes formes, joue un rôle central. (...) Le film est remarquablement dialogué, les personnages sont très bien caractérisés, et se révèlent petit à petit, la bande de comédiens et comédiennes qui les incarne est excellente.

(critique complète ci-dessous ou ici)

André Masson est commissaire-priseur dans une célèbre maison de vente. Il reçoit un jour un courrier l’informant qu’une toile qui pourrait être d’Egon Schiele a été découverte à Mulhouse, chez un jeune homme ouvrier. Sceptique, il se rend quand même sur place et il découvre que le tableau est authentique. C’est un chef d'œuvre disparu depuis 1939, spolié par les nazis. Aidé de son ex-femme, et collègue, Bertina, et de sa jeune stagiaire Aurore, il va tout faire pour organiser la vente aux enchères et en tirer le meilleur prix. 

Librement inspiré d’une histoire vraie, le film se construit autour d’un récit habile et fin où le mensonge, sous différentes formes, joue un rôle central. Il y a les mensonges des apparences et de la comédie parfois nécessaires pour s’attirer les bonnes grâces des clients potentiels, les mensonges des manipulations parfois utilisées pour acquérir une oeuvre, les mensonges dans lesquels l’un des personnages, Aurore, s’est enfermée pour se protéger… Mais peut-on toujours vivre dans le mensonge ? 

La découverte, dans les coulisses, du monde des marchands d'art est assez instructive. Le portrait que le film en tire est gentiment acide, décrivant un certain cynisme chez des personnes qui s'intéressent moins aux œuvres qu’à l’argent qu’elles peuvent leur rapporter… et qui n’hésitent pas, d’ailleurs, à faire étalage de leur réussite financière. 

Le film est aussi la rencontre de deux mondes. Celui d’une famille ouvrière modeste, dépassée par les événements lorsqu’un tableau de maître surgit d’un passé trouble, et celui de riches acteurs du monde de l’art, des “spécialistes” parfois empreints d’une certaine condescendance. 

Le film est remarquablement dialogué, les personnages sont très bien caractérisés, et se révèlent petit à petit, la bande de comédiens et comédiennes qui les incarne est excellente, à commencer par un Alex Lutz très convaincant dans le rôle d’un personnage odieux, au moins au début du film. 

J’ai un peu tardé à aller voir le film qui est sorti il y a trois semaines déjà… je ne regrette pas d’avoir réparer cet oubli. C’est vraiment un bon film. 

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Le tableau volé, un film de Pascal Bonitzer
avec Alex Lutz, Léa Drucker, Nora Hamzawi

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