Un film qui tranche un peu avec la production habituelle de Quentin Dupieux, tant sur la forme que sur le fond, même s'il s’inscrit bien dans le prolongement de sa filmographie. On n'y retrouve pas son esthétique habituelle, avec cette fois un dispositif très sobre voire minimaliste. Et on est moins dans la farce absurde et surréaliste que dans la satire lunaire, à la fois caustique et tendre.
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Au théâtre, en pleine représentation d’une mauvaise pièce de boulevard, Yannick se lève dans la salle et interrompt le spectacle. Il est venu pour se divertir mais ce n’est pas du tout ce qui se passe. Alors il va reprendre les choses en main…
Yannick est un film qui tranche un peu avec la production habituelle de Quentin Dupieux, tant sur la forme que sur le fond, même s'il s’inscrit bien dans le prolongement de sa filmographie. On n'y retrouve pas son esthétique habituelle, avec cette fois un dispositif très sobre voire minimaliste. Et on est moins dans la farce absurde et surréaliste que dans la satire lunaire, à la fois caustique et tendre. La fin du film est aussi plus émouvante et plus amère qu'à l'accoutumée. Ce qui ne change pas, c’est la durée réduite du film (67 minutes).
Yannick est, certes, une satire du monde du théâtre, de ses conventions, du lien entre les comédiens et le public, des ambitions contrariées de certains acteurs et de leur ego… Le personnage de Yannick, c'est le "spectateur moyen", qui ne cherche dans le spectacle qu'il vient voir qu'une occasion de divertissement, pour le sortir de son quotidien morne. Et comme il ne trouve pas ce qu'il cherche, il le dit, s'estimant en droit de le faire. Ses méthodes sont évidemment un peu particulières… mais il est sincère dans sa démarche, et naïf aussi.
On rit beaucoup, grâce aux dialogues et aux situations burlesques. Mais le film joue aussi sur le trouble, parfois même le malaise, et pas seulement par le personnage de Yannick. Il y a toujours une inquiétude sous-jacente dans les films de Dupieux, et ça ne change pas. Comme toujours, ses films n'ont que l'apparence du dilettantisme et sont bien plus malins et plus profonds qu'ils n'en ont l'air au premier abord. Tout en restant, profondément, drôles. Il y a aussi une dimension sociale voire politique au récit : avec son anti-héros, le film parle du mépris des élites envers les classes populaires.
Et puis il y a Raphaël Quenard qui n'arrête pas de nous épater au fil de ses rôles au cinéma. Il est une nouvelle fois assez génial dans le rôle de Yannick.
Fabriqué en secret et tourné en quelques jours à peine, ce film surprise de Quentin Dupieux est finalement peut-être un de ses meilleurs, qui de plus renouvelle sa production cinématographique.
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