(critique complète ci-dessous ou ici)
On n'a pas l'habitude de voir des courts métrages au cinéma et c'est bien dommage parce que le format court offre des possibilités et un espace de liberté vraiment intéressants. Quelle bonne idée, donc, de proposer le court métrage d'Almodovar, présenté à Cannes cette année, suivi d'un autre court-métrage récent du cinéaste, inédit en salles. Les deux films, chacun de 30 minutes environ, sont très différents, ils ont pourtant en commun de parler d'amour contrarié.
Dans Strange Way of Life, Silva entreprend un voyage pour retrouver Jake qu’il a connu vingt-cinq ans plutôt alors qu’ils étaient tous les deux tueurs à gages. Il veut renouer avec son ami d’enfance, qui est désormais shérif, mais ce n’est pas sa seule motivation… Le film est un vrai Western - on y retrouve bien ses codes - mais à la manière d'Almodovar, sensuel, avec une histoire d'amour compliquée entre deux cowboys. A noter : la magnifique bande originale d'Alberto Iglesias.
Dans La voix humaine, une femme attend son ex-amant en compagnie du chien de celui-ci. Il est censé venir mais il n’arrive jamais… jusqu’à ce que le téléphone sonne. C’est un film plus expérimental dans sa forme, assez théâtral (il est librement inspiré de la pièce éponyme de Jean Cocteau), avec un numéro d'actrice brillant de Tilda Swinton. Un film autour de l’amour perdu, l’abandon voire le deuil.
Evidemment, des longs-métrages seraient sans doute allés plus loin dans les deux cas… Mais ce sont bien deux films courts accomplis, du concentré d’Almodovar où on retrouve bien son univers, thématique et visuel.
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