Un film choral bouleversant autour de la justice restaurative. Le film est constitué, essentiellement, de dialogues. Ils sont parfois longs, souvent intenses en termes de contenu et d’émotion. Pour que ça fonctionne, il faut de grandes comédiennes et de grands comédiens. Et là nous sommes servis !
(critique complète ci-dessous ou ici)
La justice restaurative propose à des personnes victimes et auteurs d’infraction de dialoguer dans des dispositifs sécurisés, encadrés par des professionnels et des bénévoles. Nassim, Issa et Thomas sont en prison, condamnés pour vols avec violence. Grégoire, Nawelle et Sabine ont été victimes de homejacking, de braquages et de vol à l'arraché. Ils vont tous les six participer à un groupe de parole. De son côté, Chloé, victime de viols incestueux commis par son grand frère, va demander de bénéficier d’un dispositif lui permettant de voir son frère et fixer un cadre pour ne pas le croiser par hasard.
Je verrai toujours vos visages est un film choral bouleversant autour de la justice restaurative. Le titre est une réplique du film, dite par le personnage de Nassim et exprime le changement provoqué en lui par sa rencontre avec les trois victimes : il affirme qu’il ne va pas récidiver parce qu’il verra toujours le visage de ces trois personnes avec qui il a vécu le groupe de parole.
Même si la démarche de la justice restaurative n'est pas la même qu'une démarche de psychothérapie (même si elles peuvent être complémentaires), le film me rappelle un peu l'excellente série En thérapie. Les deux soulignent l'importance vitale de l'écoute et son vrai pouvoir de restauration, l'importance aussi d'une parole libérée, dans un cadre sécurisé. Il y a aussi dans le film une dimension pédagogique qui permet de découvrir les principes de la justice restaurative, encore trop peu connue et utilisée en France.
Après une introduction autour de la formation des bénévoles, qui permet d’expliquer les principes de la justice restaurative et la discipline à laquelle s’astreindre (se mettre “en mode avion”), l’essentiel du film tourne autour du groupe de parole d’une part, et du travail préparatoire de la médiatrice avec Chloé, avant de pouvoir rencontrer son frère.
Le film est donc constitué, essentiellement, de dialogues. Ils sont parfois longs, souvent intenses en termes de contenu et d’émotion. Pour que ça fonctionne, il faut de grandes comédiennes et de grands comédiens. Et là nous sommes servis ! Ils sont tous excellents. Je ferais peut-être une mention spéciale pour Leïla Bekhti et Adèle Exarchopoulos côté comédienne, et Dali Benssalah côté comédiens. Mais vraiment, tous sont formidables. Et celà grâce aussi, sans aucun doute, à la qualité de direction d’acteurs et la sensibilité discrète dans la mise en scène de Jeanne Herry.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire