mercredi 16 novembre 2022

Plus que jamais : un film douloureux et lumineux

 ★★★☆

Un film douloureux et sensible sur la fin de vie - et donc sur la vie et la mort ! - mais aussi un film lumineux sur la liberté et l’amour. Malgré l’issue fatale qui semble inéluctable, le récit est aussi une belle histoire d’amour, déchirante et sensuelle.

(critique complète ci-dessous ou ici)

Hélène et Mathieu sont mariés et heureux ensemble depuis des années. Mais Hélène est atteinte d’une maladie grave et incurable, le seul espoir éventuel est celui d’une greffe des deux poumons. Elle décide alors de partir seule en Norvège, pour prendre de la distance, réfléchir et chercher la paix. 

Plus que jamais est un film douloureux et sensible sur la fin de vie - et donc sur la vie et la mort ! - mais aussi un film lumineux sur la liberté et l’amour.

Dans sa première partie, le film décrit avec finesse la gêne des amis d’Hélène, ne sachant que dire ou que faire en sa présence, sinon avec maladresse, trahissant leur embarras. Le récit évoque aussi la souffrance du couple qui traverse cette épreuve, et la difficulté pour chacun de l'exprimer vraiment. 

Dans sa deuxième partie, le récit se centre sur Hélène. Dans les paysages grandioses de la Norvège, et sans réseau mobile ou presque, elle a besoin de cette prise de distance pour accomplir son voyage intérieur et faire face à sa maladie. Elle trouve une oreille compréhensive auprès d’un homme déjà âgé qui l'héberge, un homme qu’elle a découvert via un blog sur Internet alors qu’il évoquait sa propre maladie. Comme il le dit à Hélène : "Les vivants ne peuvent pas comprendre les mourants"... Matthieu n’est pourtant pas absent du récit, malgré la quasi absence de réseau mobile qui rend la communication difficile, leur lien n’est pas rompu, l’amour est intact. 

Malgré l’issue fatale qui semble inéluctable, le récit est aussi une belle histoire d’amour, déchirante et sensuelle. Sans trop la dévoiler, je verrais volontiers dans la fin du film une dimension métaphorique, une façon apaisée d’aborder la mort, dans la liberté et l’amour, où l’un et l’autre arrivent enfin à se dire adieu et à laisser partir l'être aimé. 

Car au coeur du film se trouve cette question : comment se préparer à mourir, et comment se préparer à voir l'autre mourir ? Comment gérer et surmonter les sentiments contrastés qui naissent d’une telle situation dramatique, la peur, la culpabilité, la colère, la résignation ou l'espoir… 

Le couple formé par Gaspard Ulliel (dont c’est le dernier rôle avant sa mort tragique… ce qui donne un écho particulier au film) et Vicky Krieps, toujours aussi juste, intense et lumineuse, fonctionne à merveille. 

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Plus que jamais, un film d'Emily Atef
avec Vicky Krieps, Gaspard Ulliel, Bjorn Floberg


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