mercredi 29 janvier 2025

Julie se tait : Sortir de l’emprise et du silence. Sobre et fort.

Tout en étant d’une grande sobriété, sans le moindre voyeurisme, le film est d’une grande force dramatique, pour évoquer la question de l’emprise dans le milieu sportif. Le sujet n’est pas nouveau, mais toujours utile ! D'autant que le film propose une approche originale et sensible.

(critique complète ci-dessous ou ici)

Julie, adolescente, est une jeune espoir du tennis. A la suite du suicide d’une autre adolescente de son club, son entraîneur est suspendu et une enquête est ouverte. Alors que tous les joueurs du club sont encouragés à témoigner de leur expérience avec cet entraîneur, Julie ne veut pas parler. 

Tout en étant d’une grande sobriété, sans le moindre voyeurisme, le film est d’une grande force dramatique, pour évoquer la question de l’emprise dans le milieu sportif. Le sujet n’est pas nouveau, mais toujours utile ! D'autant que le film propose une approche originale et sensible. Il ne s'arrête que peu sur l'emprise elle-même (avec juste quelques sous-entendus suffisamment clairs) pour se concentrer, avec pudeur et dignité, sur la jeune fille abusée qui n’est pas encore prête à parler. Il ne fait aucun doute qu'elle est victime. On le comprend très vite. Une tension sourde, tout en non-dits, s’installe alors très vite et nous tient en haleine, avec cette unique question pour le spectateur : Julie va-t-elle parler ? 

Son silence n’est ni une fuite, ni un déni. Elle n’arrive tout simplement pas à parler… Tout l'intérêt du film est de montrer qu'il faut accepter de donner du temps à la victime, refuser l’injonction à la parole mais créer les conditions d'une libération possible de la parole, avec patience, et toujours être disposé à écouter lorsqu’elle sera prête à parler. Très juste.

Les acteurs, non professionnels, presque tous recrutés dans des clubs de tennis (on le voit de manière évidente quand ils jouent sur le terrain) sont convaincants. La jeune Tessa van den Broeck impressionne dans le rôle de Julie. Et pour un premier long-métrage, la réalisation de Leonardo van Dijl est assez étonnante de maîtrise. 

A noter enfin, la belle bande originale composée par Caroline Shaw, parfaitement adaptée au récit.

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Julie se tait, un film de Leonardo Van Dijl
avec Tessa Van den Broeck, Ruth Becquart, Koen De Bouw

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