Leila est une judokate iranienne. Aux championnats du monde, alors qu’elle remporte ses premiers combats et qu'elle sent une médaille possible, elle reçoit, par le biais de sa coach, l’ordre de sa fédération de simuler une blessure et d’abandonner, pour éviter une confrontation possible avec une judokate israélienne...
Co-réalisé par le cinéaste israélien Guy Nattiv et la comédienne iranienne Zar Amir Ebrahimi (qui joue aussi le rôle de la coach de l’équipe iranienne de judo), Tatami est une fable politique engagée sous la forme d’un thriller sportif. C’est une fiction, certes, mais inspirée de faits réels. Il y a en effet plusieurs précédents de judokas qui, sous des prétextes bidons, ont abandonné des compétitions pour ne pas affronter un judoka israélien.
La reconstitution des combats de judo est vraiment réussie, avec des scènes immersives et assez réalistes (même si c'est un tout petit peu répétitif à la longue). Ce sont les voix off des commentateurs sportifs que j’ai trouvé un peu envahissantes et pas très convaincantes. On aurait sans doute pu s’en passer…
Mais au-delà de la compétition sportive, la portée du film est évidemment politique. C’est une charge contre le régime autoritaire des mollahs et un manifeste en faveur du combat des femmes iraniennes pour la liberté, la compétition de judo agissant comme une métaphore. Une impression encore accentuée par le choix, plutôt judicieux, du noir et blanc.
Un des intérêts du scénario est le parcours des deux femmes au coeur du récit, l’une judokate et l’autre ancienne judokate devenue coach, victimes des mêmes pressions et dont la réaction diffère.
Un film haletant et militant, important pour ne pas oublier le combat des femmes en Iran !
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