jeudi 11 avril 2024

Rosalie : malgré de bonnes intentions, un portrait un peu... barbant

 ★☆☆☆

Dès la scène d’ouverture, l’insistance sur une meute de chiens à la poursuite d’un gibier laisse craindre la métaphore appuyée… On comprend bien que l’intention de la réalisatrice n’est pas de faire un biopic mais j’ai trouvé que le récit était un peu confus dans ses intentions, et assez maladroit dans la façon de traiter son sujet.

(critique complète ci-dessous ou ici)

Depuis sa naissance, Rosalie a le corps et le visage recouverts de poils. C’est un secret qu’elle s’efforce de cacher, obligée de se raser et de porter des habits qui couvrent tout son corps. Un jour, le père de Rosalie trouve un homme prêt à épouser sa fille. Propriétaire d’un café qui ploie sous les dettes, Abel accepte d’épouser Rosalie pour sa dot… mais il ne connaît pas son secret. 

Très librement inspiré de l’histoire de Clémentine Delait, célèbre “femme à barbe” de la fin du XIXe siècle, Rosalie n’est pas un biopic. Mais de quoi s’agit-il exactement ? Un portrait de femme ? Un récit d’émancipation ? Une romance ? Dès la scène d’ouverture, l’insistance sur une meute de chiens à la poursuite d'un gibier laisse craindre la métaphore appuyée… Et de fait, on comprend bien que l’intention de la réalisatrice n’est pas de faire un biopic mais j’ai trouvé que le récit était un peu confus dans ses intentions, et assez maladroit dans la façon de traiter son sujet. 

Raconter l’histoire d’une femme dotée d’un attribut masculin, la barbe, dans une société patriarcale et conservatrice, est un point de départ intéressant. Mais j’ai trouvé que le film ne faisait qu’effleurer les questions que cela pose (autour de l'apparence, de la normalité, du genre...). Malgré le talent de Nadia Tereszkiewicz, on a un peu de mal à croire à l’histoire d’amour entre les deux personnages principaux, et surtout, les personnages secondaires manquent cruellement d’épaisseur. 

Malgré un sujet de départ intéressant, et des intentions louables, le film ne prend jamais son envol, et finit même par devenir un peu... barbant. 

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Rosalie, un film de Stéphanie Di Giusto
avec Nadia Tereszkiewicz, Benoît Magimel, Benjamin Biolay

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